Le président Hô Chi Minh proclamait
l’indépendance du Vietnam sur la place de
Ba Dinh - Photo d'archive |
«Un peuple qui
s'est obstinément opposé à la domination française pendant plus de
quatre-vingts ans, un peuple qui, durant ces dernières années, s'est résolument
rangé du côté des Alliés pour lutter contre le fascisme, ce peuple a le droit
d'être libre, ce peuple a le droit d'être indépendant». Ces paroles lues par le
président Hô Chi Minh sur la place Ba Dinh il y a 73 ans sont à jamais gravées
dans la mémoire de chaque Vietnamien désormais pleinement conscient de sa
dignité humaine. Libéré des chaînes de l’esclavage, il est devenu citoyen d’un
pays libre et indépendant.
Une
Déclaration immortelle
La Déclaration d’indépendance du 2 septembre 1945 est
une épopée s’inscrivant dans la continuité de l’histoire millénaire d’un peuple
combattant. Elle a marqué la naissance de la République démocratique du
Vietnam, le premier État indépendant à avoir vu le jour au sein des pays
colonisés, le premier régime ouvrier-paysan en Asie sud-orientale. La portée
internationale de cet événement est d’autant plus importante qu’il a eu lieu à
la fin de la Seconde guerre mondiale, fait remarquer le professeur Phan Xuân
Son, membre du Conseil central de théorie du Parti communiste vietnamien.
« Sous la direction du Parti communiste, le
peuple vietnamien s’est rangé du côté des Alliés et des forces démocratiques
pour lutter contre le fascisme. Notre attitude était sans équivoque. A
l’intérieur, nous appelions à l’union nationale contre les colonialistes, sans
distinction de classe sociale, d’appartenance religieuse ou ethnique. », nous explique-t-il.
Les
valeurs de l’indépendance et de la liberté
Les témoins de la journée du 2 septembre 1945 se
raréfient. Mais ceux qui restent alertes semblent retrouver une nouvelle
jeunesse lorsqu’on évoque cet événement. C’est le cas du général de brigade
Pham Hông Cu, ancien chef adjoint du Département général de politique de
l’armée populaire vietnamienne. Après la proclamation de l’indépendance par le
président Hô Chi Minh, des centaines de milliers de personnes et lui-même ont
levé le poing, jurant de défendre l’indépendance et la souveraineté nationale,
nous raconte-t-il.
« Après que le comité organisateur eut lancé ce
serment, un demi-million de personnes ont répondu « je jure » le
poing levé. Tout le monde avait les larmes aux yeux. On ressentait un bonheur
immense de passer du statut d’esclave, d’apatride, à celui de citoyen de la
République démocratique du Vietnam, un pays indépendant », se souvient-il.
Seules les personnes ayant souffert de la colonisation
peuvent comprendre ce sentiment, estime le colonel Nguyên Trong Hàm, ancien
chef d’état major de la zone militaire de la capitale.
«Après avoir connu les régimes monarchique, colonial
et militariste, nous avions enfin recouvré notre indépendance. Une émotion
indescriptible ! Après ce jour historique, tout le monde se saluait dans
la rue, union et solidarité étaient les maîtres mots », nous dit-il.
L’indépendance et la liberté ont été acquises au prix
d’innombrables sacrifices. Le peuple vietnamien est prêt à en consentir plus
pour les préserver.