La crise économique risque de se prolonger

Ba Thi
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(VOVWORLD) - L'économie mondiale est toute entière fragilisée par la pandémie de Covid-19. La crise sera plus brutale que celle de 1929. Le FMI juge en tout cas « peu probable » une reprise complète « sans une solution médicale pérenne » sur le front du coronavirus.
La crise économique risque de se prolonger - ảnh 1Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international. 

Malgré des signes de reprise économique observés ces derniers mois (après toutefois un effondrement au printemps), la crise est « loin d'être terminée », avertit le FMI. La reprise est là mais elle est « inégale entre les régions et les secteurs » et « fragile », déplorent Kristalina Georgieva et Gita Gopinath, respectivement directrice générale et économiste en chef du Fonds monétaire international, dans une tribune publiée dans le Foreign Policy Magazine, alors que le Covid-19 continue à se répandre et que plusieurs pays doivent se résoudre à des reconfinements.     

Une chute historique 

D’après les prévisions du FMI, le PIB mondial devrait se contracter de 4,9% en 2020. Les économies avancées devraient décliner de 8% alors que le groupe des économies émergentes et en développement devrait connaître sa première contraction en soixante ans, avec une baisse globale du PIB de 3%. Quant à la Banque mondiale, elle prévoit que le PIB mondial diminuera de 5,2% cette année, ce qui représente la plus forte récession planétaire depuis la Seconde Guerre mondiale.

Pays le plus endeuillé par le coronavirus, les États-Unis ont connu une chute inédite du PIB au 2e trimestre 2020: moins 9,1%. Du jamais vu non plus pour l'Allemagne, locomotive de l’Union européenne qui accuse un recul de son PIB de près de 10,1%, la pandémie ayant entraîné le pays dans sa pire récession de l'après-guerre. L’économie de la zone euro s’est, elle, contractée de 12,1%.

Une relance « peu probable »

« Bien que le monde ait appris à vivre avec le virus, un rétablissement complet est peu probable sans une solution médicale pérenne », relèvent Kristalina Georgieva et Gita Gopinath, qui expliquent que l'incertitude persistante sur l'évolution du coronavirus et la possibilité d'une nouvelle vague mondiale pèsent sur la mobilité et la confiance des consommateurs et des entreprises. Selon elles, la mise en circulation d'un vaccin, ou à tout le moins de thérapies ayant fait leurs preuves dans le traitement du Covid-19, permettraient bien sûr d'améliorer les perspectives économiques. Les problèmes de production et de distribution risquent néanmoins de retarder le processus, relèvent-elles.

Le fait que la Russie ait réussi à produire un vaccin laisse entrevoir une lueur d’espoir.  A cela s’ajoute la relance de l’économie chinoise. La Chine devrait en effet enregistrer une croissance de 2,5% cette année, a estimé Bloomberg News, citant la banque suisse UBS Group AG, qui a augmenté ses prévisions de 1,5%, en raison de la reprise de la consommation intérieure et d'investissements forts. Selon cette banque suisse, l'économie chinoise devrait connaître un taux de croissance de 5,5% au 3e trimestre en glissement annuel et de 6% au quatrième trimestre 2020.

De l’avis des économistes, même si le 3e trimestre laisse entrevoir quelques signes positifs, l’heure n’est pas à la relance. Trop de problèmes demeurent en suspens, à commencer par celui des vaccins qui, s’ils sont produits, risquent d’être inégalement répartis. A cela s’ajoutent la guerre commerciale sino-américaine et les risques géopolitiques latents dans plusieurs régions du monde. Bien contrôler l’épidémie tout en redressant l’économie reste donc la meilleure solution en ce moment !

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