Photo d'illustration
|
En pourparlers depuis 2013, les négociations se sont accélérées ces derniers jours pour aboutir à un traité «historique». Ce texte doit être soumis avant la fin de l’année aux Parlements européen et japonais pour une entrée en vigueur dès mars 2019. En cas d’acceptation par les deux Parlements, le Jefta deviendrait la plus vaste zone de libre-échange au monde. Il couvrirait 600 millions de consommateurs et représenterait environ 30 % du PIB mondial. L'accord prévu supprime la plupart des droits de douane qui incombent aux entreprises des deux parties. Le secteur agroalimentaire européen est l'un des grands bénéficiaires puisque 85 % des produits de l'UE pourront ainsi entrer au Japon exonérés de frais douaniers. En échange, Tokyo a obtenu une levée progressive des droits de douane sur ses voitures ainsi que sur ses pièces détachées automobiles.
Des accords de libre-échange sans les Etats-Unis
Le retour en force du protectionnisme économique, appliqué notamment par l’administration Trump, force les États à multiplier leurs alliances en signant des accords de libre-échange bilatéraux ou multilatéraux sans les Etats-Unis.
L’UE ne fait pas exception. Alors que les négociations du TAFTA (accord entre l’UE et les États-Unis) ont été interrompues, Bruxelles a accéléré ses négociations avec d’autres partenaires pour parvenir à des accords de libre-échange bilatéraux qui servent de rempart face au protectionnisme des Etats-Unis. En plus du Japon, l’UE cherche cette année à conclure des partenariats avec le Mexique et le Chili tandis que les négociations avec le Mercosur (Marché commun du Sud), composé de l’Argentine, du Brésil, du Paraguay et du Vénézuéla, devraient s’accélérer.
Par ailleurs, sous la direction du Japon, onze pays riverains de l’océan Pacifique ont signé en mars dernier l’accord de partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP) après le retrait américain.
Promouvoir la libéralisation commerciale
L'événement « montre au monde la volonté politique inébranlable du Japon et de l'Union Européenne de se montrer en champions du libre-échange et de guider le monde dans cette direction alors que s'est répandu le protectionnisme », a déclaré le Premier ministre japonais Shinzo Abe. « Nous envoyons un message clair disant que nous faisons front commun contre le protectionnisme », a renchéri le président du conseil européen Donald Tusk.
De l’avis de Norbert Roettgen, président de la commission des affaires étrangères du Bundestag, le parlement allemand, les notions d’“amis”, d’“allié”, de “partenaire”, d’“adversaire” ou d’“ennemi” manquent de clarté pour Donald Trump. La recherche de nouveaux “amis” par Bruxelles n’a ainsi rien d’étonnant et le Jefta constitue l’accord le plus important jamais signé dans l’histoire de l’Union Européenne.