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Des chiffres impressionnants
En mai 2018, le pays comptait près de 26.000 projets en activité, issus de ces investissements, pour un montant total de 320 milliards de dollars. Le secteur des IDE représente un quart du volume total des investissements, et plus de 70% de la valeur des exportations du pays.
Au cours du premier semestre 2018, le pays a attiré plus de 20 milliards de dollars d’IDE, soit une hausse de 5% en glissement annuel. Selon de nombreux économistes, l’attractivité du pays s’explique par sa stabilité politique et sa position géographique favorable. En effet, 87 pays et territoires ont d’ores et déjà investi au Vietnam dont le rôle au sein d’une ASEAN dynamique ne cesse de grandir. Nguyên Công Ai, directeur associé de la société d’audit international KPMG, indique:
«Jamais nous n’avons été autant occupés que depuis un an et plus particulièrement au cours des premiers mois de 2018. Des investisseurs du monde entier qui souhaitaient tenter leur chance au Vietnam sont venus solliciter notre expertise. Les plus enthousiastes d’entre eux venaient d’Asie du Nord.»
Nouvelle conjoncture, nouvelles méthodes d’attraction d’IDE
Mais le Vietnam n’est pas le seul pays à vouloir attirer les investisseurs étrangers. Face à l’évolution de l’économie mondiale et au retour du protectionnisme, que devra faire le pays pour rester attractif aux yeux des investisseurs? Le professeur Nguyên Mai, président de l’Association des entreprises à investissements étrangers, nous a donné sa réponse.
«Le pays change, le monde change, les IDE changent aussi. Nous n’avons pas d’autre choix que d’appliquer de nouvelles méthodes pour attirer les investissements étrangers. A mon avis, nous devrions promouvoir une croissance verte et durable. Pour ce faire, nous devrions privilégier les investissements dans les technologies de demain, l’intelligence artificielle, l’informatique en nuage… provenant des grandes puissances économiques.»
L’économiste Nguyên Minh Phong partage cet avis :
«Nous sommes sur la bonne voie dans l’intégration au tissu économique mondial. Et dans la mesure où nous souhaitons participer à la chaîne de valeur mondiale, nous devons attirer ici des entreprises prestigieuses disposant de produits à haute valeur ajoutée et prêtes à partager avec nous leur savoir-faire. La recherche d’investissements devrait s’effectuer de façon plus professionnelle. Nous devons nous concentrer sur les technologies innovantes, ainsi que sur les labels et produits prestigieux.»
Dô Nhât Hoàng, chef du Département des investissements étrangers, au ministère du Plan et de l’Investissement, plaide de son côté pour l’augmentation des investissements dans les secteurs de la haute technologie, de la production verte et de la protection de l’environnement.
«Le temps est venu pour nous de faire le tri dans les investisseurs », a-t-il estimé. « Alors que toutes les composantes économiques sont égales au regard de la loi et que le Vietnam est impliqué dans de nombreux accords économiques bilatéraux et multilatéraux, l’enjeu consiste à poser des critères techniques, de façon à n’accepter dans notre pays que les meilleurs investisseurs.»
L’État vietnamien entend réformer sa gouvernance en matière d’investissements directs étrangers. En plus de perfectionner le système juridique pour le rendre plus cohérent et plus transparent, les services compétents s’efforcent d’améliorer l’exécution de la loi et d’intensifier les dialogues avec les investisseurs.