Internet : le Vietnam se protège

Thu Hoa
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(VOVWORLD) - Ces dernières années, le nombre d’attaques informatiques a nettement augmenté. Leur fréquence soulève des questions dans tous les pays, a fortiori au Vietnam. C’est dire à quel point la loi sur la cybersécurité qui est entrée en vigueur au début de l’année est pertinente.  
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Les forces hostiles et réactionnaires utilisent souvent Internet pour mener des actions subversives qui visent au renversement du régime socialiste au Vietnam. D’après les statistiques publiées par le ministère de la Sécurité publique, près de 2500 sites web dont les serveurs sont installés à l’étranger s’en prendraient ainsi insidieusement au Parti communiste et à l’État vietnamien.  Les informations fallacieuses qui y sont distillées portent bien évidemment atteinte à la sécurité nationale et finissent par être préjudiciables aussi bien aux organisations qu’aux simples citoyens.     

Une nouvelle arme …

Entrée en vigueur le premier janvier 2019, la loi sur la cybersécurité oblige les fournisseurs d’accès à Internet à respecter la loi, la souveraineté et la sécurité du Vietnam. Les plates-formes numériques doivent retirer sous 24 heures tout commentaire menaçant la sécurité nationale ou allant contre les dirigeants et l’Etat. Elles sont en outre tenues de fournir les données des utilisateurs si celles-ci sont réclamées par le gouvernement, et d’ouvrir des bureaux de représentation au Vietnam. Pour Nguyên Manh Hung, le ministre de l’Information et de la Communication, il ne saurait être question de tergiverser dès lors que la sécurité de tous est en jeu.    

«Il faut que les géants du web observent la loi vietnamienne et retirent toutes les fausses informations. Quant aux personnes qui divulguent ces fausses informations, elles doivent être sévèrement punies», nous dit-il.   

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Le 12 juin 2018, l’Assemblée nationale vietnamienne a adopté, avec 86,86% des voix pour, la loi sur la cybersécurité.

 Le vice-ministre de la Sécurité publique Bui Van Nam est lui aussi sans équivoque : il y va de l’intérêt national…     

«La présente loi permet de renforcer la défense et la sécurité tout en favorisant le développement économique et l’intégration de notre pays au monde », note-t-il. 

Force est de constater en tout cas que depuis l’entrée en vigueur de cette loi, la désinformation en ligne a nettement reculé, de même que les cyberattaques en tous genres.    

... pour défendre la souveraineté numérique

Force est de constater aussi que le Vietnam n’est pas le seul pays au monde à se doter d’une loi de ce genre. D’autres pays ont eux aussi choisi de légiférer. L’Allemagne s’est ainsi dotée d’une loi imposant aux plates-formes de supprimer certains contenus en moins de 24 heures. Le texte concerne les propos racistes ou antisémites, les incitations à la haine, la propagande terroriste, la pédopornographie, mais aussi les fausses informations. Les contrevenants s’exposent à une amende pouvant aller jusqu’à 50 millions d’euros.

L’Australie a quant à elle adopté une loi qui propose de sanctionner les réseaux sociaux qui ne modèrent pas assez vite les images d’actes terroristes. Le texte prévoit également que certaines plates-formes comme Facebook et YouTube puissent se voir infliger de très lourdes amendes  (10 % de leur chiffre d’affaires annuel) si elles ne procèdent pas au retrait rapide des contenus en question. Et pour ce qui est des cadres dirigeants des entreprises concernées, ils risquent jusqu’à trois ans de prison s’ils sont reconnus coupables de ne pas avoir modéré suffisamment rapidement les contenus visés.

En Egypte, une loi concernant les fausses informations dans la presse et sur les réseaux sociaux a été adoptée. Le texte précise qu’un compte privé Twitter ou Facebook avec plus de 5000 abonnés est considéré comme un média. Il prévoit explicitement des sanctions s’il y a diffamation ou publication de fausses nouvelles. 

En Thaïlande, le divulgateur de fausses informations risque d’être condamné à 7 ans de prison alors qu’aux Philippines, il encoure une peine de 6 mois de prison et doit payer une amende de plus de 3000 dollars.

Même rigueur à Singapour, qui a adopté en octobre dernier une nouvelle loi sur la protection contre les mensonges délibérés et les manipulations en ligne. Si une publication est jugée malveillante et préjudiciable aux intérêts de Singapour, les amendes peuvent aller jusqu'à un million de dollars singapouriens (660.000 euros) pour les plates-formes, et les peines jusqu'à 10 ans de prison pour les individus.

Plus récemment, le 26 novembre, le Département américain au Commerce a interdit aux entreprises américaines de travailler avec les entreprises étrangères qui menacent la sécurité nationale.

Un cyberespace sain est garant aussi bien de la stabilité et de la sécurité que du développement durable d’une nation. Ce qui est vrai dans le monde entier l’est aussi au Vietnam… C’est aussi simple que ça…  

 

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