Économie mondiale: dynamique en berne, risques accrus

Ba Thi
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(VOVWORLD) - La dynamique économique mondiale s’est essoufflée et la croissance devrait rester en berne sous l'effet d'une série de facteurs défavorables. Cette fragilité de l'économie mondiale exige des mesures plus fortes de la part des pays pour empêcher la récession et relancer la croissance.

Économie mondiale: dynamique en berne, risques accrus - ảnh 1La vice-présidente et économiste en chef du Groupe de la Banque mondiale, Carmen Reinhart. Photo: Bloomberg

 

La Banque mondiale a réduit de près d’un point de pourcentage sa prévision de la croissance mondiale pour cette année, à 3,2% contre 4,1%, en raison de l’impact du conflit russo-ukrainien. Comparé à la croissance du PIB mondial de 5,7% réalisée en 2021, en pleine pandémie de Covid-19, le taux de croissance prévu pour 2022 est inquiétant.

Des prévisions en baisse

Dans une interview accordée à Bloomberg News, le 19 avril, la vice-présidente et économiste en chef du Groupe de la Banque mondiale, Carmen Reinhart, a averti que l'économie mondiale traversait une période "particulièrement volatile" et que les risques évoluaient de manière inquiétante.

Son point de vue a été partagé par d’autres économistes qui ont estimé que l'économie mondiale était confrontée à des défis majeurs, parmi les plus sérieux, la crise russo-ukrainienne. Le conflit prolongé en Ukraine et la série de sanctions imposées par l'Occident à Moscou ont fait monter en flèche les prix du carburant et des denrées alimentaires dans la plupart des pays et régions du monde. Tout comme l'avenir incertain du conflit russo-ukrainien, la hausse mondiale des prix des denrées alimentaires ne devrait pas non plus s'arrêter.

Par ailleurs, la résurgence de la pandémie de Covid-19 a poussé la Chine, deuxième économie mondiale, à réimposer le confinement à grande échelle, perturbant considérablement la chaîne d'approvisionnement mondiale, la Chine étant le premier producteur et exportateur du monde.

La dette mondiale est une pression supplémentaire. Pour faire face à l'impact de la pandémie de Covid-19, au cours des deux dernières années, de nombreuses économies ont dû augmenter leur dette pour soutenir la reprise et la croissance. En conséquence, la dette mondiale a atteint un niveau record. Selon le Fonds monétaire international, la dette mondiale a augmenté de 28% pour représenter 256% du PIB mondial de 2020. D’après le rapport «Dette publique» publié début avril par Janus Henderson Foundation, un groupe britannique de gestion d'actifs, la dette mondiale devrait augmenter de 9,5% pour atteindre un record de 71.600 milliards de dollars cette année.  En 2021, la dette mondiale a atteint 65.400 milliards de dollars, soit une hausse de 7,8% par rapport à 2020. En raison d'un lourd endettement, de nombreuses économies en Asie de l'Ouest, en Afrique du Nord et en Amérique du Sud sont confrontées à un risque de défaut de paiement. Le 12 avril, le Sri Lanka s'est déclaré en défaut de paiement.

Économie mondiale: dynamique en berne, risques accrus - ảnh 2À l'intérieur d'un supermarché à Arlington, aux États-Unis. Photo: THX/TTXVN

Solutions à adopter

Les risques auxquels est confrontée l'économie mondiale sont si élevés que l’économiste Carmen Reinhart n'exclut pas la possibilité que la Banque mondiale continue à baisser encore ses prévisions de croissance dans un avenir proche.

Son président, David Malpass, a quant à lui annoncé que l’institution financière avait décidé de répondre au surcroît de tension économique liée au conflit russo-ukrainien en proposant un nouvel objectif de financement de 170 milliards de dollars (157,5 milliards d’euros) sur 15 mois, dont 50 milliards à déployer dans les trois prochains mois. Ce nouveau paquet d’aide est encore plus important que celui de 160 milliards de dollars décidé par la Banque mondiale pour répondre à la pandémie de Covid-19.

Trouver des solutions pour sortir l’économie mondiale de la crise est l’un des sujets de la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G20 prévue pour ce mercredi. Mais déjà, plusieurs pays ont décidé d’augmenter les taux d'intérêt pour freiner l'inflation.

Cependant, selon les institutions financières internationales et les économistes, pour éviter une récession, la réponse unilatérale d'une économie ne suffit pas. Le Fonds monétaire international a demandé au G20 une «suspension temporaire du service de la dette» (DSSI) pour les pays ayant fait une demande de restructuration de leur endettement.

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