Des leçons à tirer de l’Histoire

Ba Thi
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(VOVWORLD) - Mai 1945: l'Allemagne nazie capitule, mettant ainsi fin à la guerre en Europe. Quatre mois plus tard, le 2 septembre, le Japon capitule à son tour, mettant cette fois un terme définitif à la Seconde guerre mondiale. Dans de nombreux pays, la chute du troisième Reich est commémorée le 9 mai (date de la signature du second acte de capitulation à Berlin, en tenant compte de l’heure moscovite). C’est notamment le cas en Russie et dans la plupart des pays de l’ex-Union Soviétique, où ce 9 mai est le «Jour de la victoire».         
Des leçons à tirer de l’Histoire - ảnh 1 Photo d'archive

Cette victoire des Alliés contre l’Allemagne nazie marque la fin d’une époque particulièrement sombre de l’Histoire européenne, qui se solde par plus de 60 millions de morts. Pour la Russie comme pour le monde entier, il y a un enseignement à en tirer.      

D’hier…  

La Seconde guerre mondiale est un conflit majeur opposant deux camps: les Alliés (Union soviétique, États-Unis, Royaume-Uni et France) et les puissances de l’Axe (Allemagne, Italie et Japon). C’est l’invasion de la Pologne par l’Allemagne, en septembre 1939, qui est considérée comme l’évènement déclencheur du conflit, qui ne deviendra mondial qu’en 1941, avec l’entrée en lice des États-Unis, suite à l’attaque de Pearl Harbor par les forces japonaises. 

Entre le 4 et le 11 février 1945, alors que le troisième Reich vit ses derniers jours, Staline, Churchill et Roosevelt se retrouvent à Yalta, une station balnéaire de Crimée. L’occasion, pour eux, d’esquisser un nouvel ordre mondial et de poser les bases d’une nouvelle organisation internationale, chargée de veiller au maintien de la paix et de la sécurité. Ce sera chose faite avec la création de l’Organisation des Nations unies, le 24 octobre de la même année.  

Si l’on songe aux divergences idéologiques profondes qui existaient entre Staline, d’une part, Churchill et Roosevelt d’autre part, on comprend que seul un ennemi commun, le nazisme en l’occurrence, pouvait les réunir, le temps d’une guerre.  

… à aujourd’hui

Et aujourd’hui? À quel ennemi commun l’humanité doit-elle faire face?

Le président russe Vladimir Poutine a récemment lancé l’initiative d’un sommet extraordinaire, réunissant les cinq membres permanents du conseil de sécurité des Nations unies. Tout comme à Yalta naguère, c’est donc la Russie qui est à la manœuvre, et encore une fois, c’est de paix qu’il s’agit: une paix qui semble de plus en plus fragile à mesure que le monde s’enlise dans des tensions géopolitiques sans précédent, auxquelles il faut ajouter, dans le chapitre des menaces, le changement climatique et le développement parfois trop rapide de l’intelligence artificielle. C’est en tout cas ce qui ressort des mises en garde du Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, pour qui l’année 2020 est celle des urgences.  

Autre sujet d’inquiétude pour les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Chine): ils ne sont plus les seuls à être  dotés de l’arme nucléaire. La course aux armements semble d’ailleurs reprendre, au moins partiellement. En 2002, les États-Unis ont décidé de se retirer du Traité ABM sur les missiles antibalistiques. En 2019, ils se sont retirés du traité sur les Forces nucléaires intermédiaires (FNI) conclu en 1987 avec la Russie, accusant Moscou de le violer «depuis de nombreuses années». Quant au New START, le dernier traité de contrôle des armes nucléaires encore en vigueur entre les deux superpuissances nucléaires, il doit expirer le 5 février 2021. Pour qu’il soit prolongé, de cinq ans au maximum, il faudrait que les deux pays donnent leur accord: la Russie a donné le sien, mais les États-Unis tergiversent encore sur cette délicate question.  

Il est donc temps, pour les grandes puissances, d’accepter de laisser de côté leurs divergences et de se réunir comme l’avaient fait les Alliés il y a 75 ans, pour réinstaurer la paix dans le monde.  

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