Derrière la décision de mettre fin à la mission américaine en Irak

Ba Thi
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(VOVWORLD) - D’ici à la fin de l’année 2021, les États-Unis retireront leurs troupes présentes en Irak depuis dix-huit ans. A la différence du retrait unilatéral opéré en Afghanistan, cette décision procède d’un accord entre les États-Unis et l’Irak.

Derrière la décision de mettre fin à la mission américaine en Irak - ảnh 1Le président américain Joe Biden (droite) et le Premier ministre irakien Mustafa al-Kadhimi. Photo: The New York Times

Lors d’un face-à-face à Washington le 26 juillet dernier, le président américain Joe Biden et le Premier ministre irakien Mustafa al-Kadhimi ont convenu de mettre fin aux opérations de l’armée américaine en Irak. Cet accord ne met cependant pas un terme à l’engagement militaire américain dans ce pays.

La défense, un volet de coopération important entre Washington et Bagdad

Les États-Unis ont en effet choisi de maintenir une présence militaire en Irak et de faire de ce pays la pierre angulaire de la stabilité au Moyen-Orient. Selon leurs calculs, un Irak stable dirigé par un gouvernement amical permettra aux États-Unis d’accéder facilement aux ressources naturelles du pays et de maintenir leur influence dans la région. Aussi continueront-ils d’aider l’Irak à réduire sa dépendance à l’égard de l’Iran, notamment dans le domaine énergétique.

S'ils retirent leurs troupes, les États-Unis souhaitent néanmoins maintenir un partenariat militaire durable avec l’Irak. Des militaires américains resteront présents sur ce territoire. Le président américain a expliqué que leur rôle serait de former et d’assister les forces irakiennes dans leur combat contre l’organisation terroriste État islamique.

Un nouveau début pour l’Irak ?

Derrière la décision de mettre fin à la mission américaine en Irak - ảnh 2À partir du 31 décembre 2021, les troupes américaines en Irak passeront des missions de combat à l'entraînement et au conseil. Photo: US Army/ CPS. Jensen Guillory

Cet accord est considéré comme une victoire politique et diplomatique importante pour le Premier ministre irakien Mustafa al-Kadhimi, lequel subissait depuis des mois la pression des forces politiques pro-iraniennes qui exigeaient le départ complet des troupes étrangères du pays. Voilà qui est fait, avec en plus la promesse du soutien militaire des États-Unis dans la lutte contre le terrorisme.

Le pays devra cependant faire face à de multiples enjeux après le retrait des troupes américaines. Rappelons que différentes forces politiques ont menacé de boycotter les élections prévues en octobre et ont violemment critiqué l’accord du gouvernement avec les États-Unis. Face à la résurgence de l’État islamique qui a multiplié ces dernières semaines les attaques contre les intérêts américains et irakiens, le gouvernement de Bagdad se montre totalement incapable de gérer les crises, alors que les ressources financières du pays s’épuisent en raison de la corruption, des instabilités sociales et des conséquences de la pandémie de Covid-19.

Face à cette réalité, de nombreux experts régionaux ont appelé le gouvernement irakien à tirer les leçons de l'Afghanistan et à faire preuve de perspicacité pour stabiliser le pays et lui redonner la place qu’il mérite.

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