Décision américaine sur le Golan: Nouveaux risques d’escalade de tension au Proche-Orient

Anh Huyên
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(VOVWORLD) - Après avoir reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël, le président américain Donald Trump a signé, lundi 25 mars, un décret par lequel les États-Unis reconnaissent la souveraineté d’Israël sur le plateau syrien du Golan. Cette décision, qui va à l’encontre de la politique américaine menée au Proche-Orient depuis plus de 50 ans, suscite l'inquiétude dans le monde et pourrait plonger la région dans une nouvelle crise.
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Un changement total de politique

Le plateau du Golan, un territoire d'environ 1200 kilomètres carrés, appartient à la Syrie. Il a  été conquis par Israël lors de la guerre des Six Jours, en 1967, avant d'être annexé en 1981. En vertu des résolutions 242 adoptée en novembre 1967 et 497 adoptée le 17 décembre 1981, l’ONU a, par deux fois, qualifié l’occupation israélienne d’illégale, confirmé la souveraineté de la Syrie et demandé la restitution par l’État hébreux du Golan syrien. A noter que les États-Unis ont eux-mêmes approuvé ces deux résolutions.

La présente décision de Donald Trump va donc à l’encontre du droit international et marque une rupture totale avec la politique des administrations américaines précédentes. Elle a été vivement critiquée par les pays dans et hors de la région. Le gouvernement syrien a qualifié lundi de «violente attaque contre l'intégrité territoriale de la Syrie» la reconnaissance américaine de la souveraineté d'Israël sur la partie occupée et annexée du plateau du Golan. Le soutien illimité de Washington à Israël fait des États-Unis le "premier ennemi des Arabes", a-t-il encore affirmé. Plusieurs autres pays ont dit craindre "une nouvelle vague de tensions" au Proche-Orient et ont rappelé la nécessité de respecter le droit international et la Charte de l’ONU. Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a affirmé que le statut juridique du Golan reste inchangé.

Des conséquences néfastes

La décision des États-Unis transforme le plateau du Golan en un « point chaud » au Proche-Orient. Les récentes mesures prises par le président Donald Trump en faveur de l’État hébreu, la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël et le transfert de l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem, conjuguées à la présente reconnaissance de la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, risquent de créer de sérieuses tensions dans la région. Pour les experts, cette décision, loin d’être soudaine, ferait partie d’une stratégie de reconquête des États-Unis au Proche-Orient ; un moyen de contrer la Russie, qui s’impose aujourd’hui comme le plus grand allié de la Syrie. Cette décision est aussi un véritable coup de pouce pour le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou, en campagne pour sa réélection le 9 avril. Mais plus elle plaît au chef du gouvernement israélien, plus elle indigne les pays arabes. En remettant à l’actualité les litiges de souveraineté qui existent entre Israël et la Syrie depuis plus d’un demi-siècle, l’intervention américaine risque de provoquer plus de violence et d'instabilité dans la région.

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