Prendre la mesure des difficultés présentes…

Le ministre du Plan et de l’Investissement, Nguyên Chi Dung. Photo: hanoimoi.com.vn

Face à une demande en baisse et à des flux de capitaux pour le moins instables, les entreprises vietnamiennes ont bien du mal à tenir le cap et à rester compétitives. C’est en tout cas le constat un brin alarmiste que dresse le ministre du Plan et de l’Investissement, Nguyên Chi Dung, pour qui ces difficultés sont dues tout aussi bien au contexte international qu’à la complexité des formalités administratives, telles qu’elles se pratiquent aujourd’hui au Vietnam.    

S’agissant des investissements publics, seuls 15,6% des fonds ont été décaissés et 42,5 milliards de dollars restent en hibernation dans les banques. Cet engourdissement affecte directement le développement du pays, a déploré Hà Sy Dông, député de la province de Quang Tri. 

Trân Hoàng Ngân, qui est quant à lui député de Hô Chi Minh-ville, s’est dit préoccupé par les difficultés auxquelles sont confrontés les exportations et la consommation, mais aussi les investissements publics. Concernant les exportations et la consommation, il va de soi que tant que la demande sera en baisse, la situation ne connaîtra pas d’amélioration notable. En ce qui concerne les investissements publics, en revanche, il y a là, selon Trân Hoàng Ngân, une opportunité à saisir…  

«Si le Vietnam veut pouvoir redynamiser sa croissance d’ici à la fin de l’année, il va devoir miser sur les investissements publics. En 2022, quelque 21,2 milliards de dollars ont été décaissés et pour cette année, il y a 29,7 milliards de dollars à investir...», a-t-il déclaré. 

… pour mieux y faire face

Comme nous le disons en introduction, le Vietnam ne pourra atteindre son objectif de croissance annuel (6,5%) que s’il réussit à maintenir une moyenne de 7,5% sur le restant de l’année… Mission impossible? Non, car rien n’est impossible à des dirigeants déterminés et capables de déceler des failles lorsqu’il y en a…       

Pour accélérer le décaissement des investissements publics, il va falloir réduire le montant accordé aux secteurs peu efficaces et privilégier les projets les plus importants. Il va falloir également recourir aux technologies de l’information pour simplifier les formalités et mettre en place un mécanisme de supervision des fonds d’utilité publique.

Les députés ont en outre demandé au gouvernement de faciliter l’accès aux crédits des entreprises. C’est par exemple ce qu’a fait Trân Anh Tuân, député de Hô Chi Minh-ville.

«Il me parait nécessaire de mettre en place des mesures de soutien à destination des producteurs de marchandises destinées à l’exportation. On pourrait par exemple baisser les impôts sur les matières premières importées, le taux de TVA et les taxes foncières. On pourrait aussi donner aux entreprises plus de souplesse dans le paiement des intérêts, de façon à ce qu’elles puissent accéder plus facilement à des prêts et donc investir davantage», a-t-il proposé. 

Beaucoup d’entreprises ont été obligées de réduire la voilure, faute de commandes venant de l’étranger. Pour Hà Sy Dong, député de la province de Quang Tri, il faut absolument les aider à se maintenir la tête hors de l’eau en attendant des jours meilleurs… 

«Beaucoup de producteurs vietnamiens peinent à exporter des marchandises.  Il faudrait absolument leur accorder des crédits et les aider à trouver de nouveaux débouchés. Mais pour cela, il faudrait aussi simplifier les formalités administratives afférentes et décentraliser davantage le pouvoir de décision au profit des collectivités locales», a-t-il dit. 

Compte tenu des difficultés susmentionnées, il sera difficile d’atteindre une croissance de 6,5% sur toute l’année. Pour autant, il n’est pas question de baisser les bras, ni de renoncer à faire avancer l’économie vietnamienne...