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Les premiers pourparlers russo-ukrainiens
La Russie et l’Ukraine ont tenu, ce lundi 28 février, des pourparlers à Gomel, une ville située à la frontière biélorusso-ukrainienne. C’était leur première rencontre directe depuis le lancement de l’opération militaire russe en Ukraine, le 24 février dernier. Elle était considérée comme l’effort le plus remarquable visant à ouvrir la voie à un arrêt des combats qui font rage depuis une semaine en Ukraine, ainsi qu’à la promotion d’une solution politique à la crise russo-ukrainienne.
Ces pourparlers se déroulaient dans le contexte où la Russie a intensifié ses opérations contre une série de villes ukrainiennes stratégiques, dont la capitale, Kiev. De violents combats ont été enregistrés dans diverses régions avec un nombre croissant de victimes. La veille du dialogue, le président russe a ordonné la mise en alerte des «forces de dissuasion» russes, qui comprennent un volet nucléaire.
En réaction à l’opération militaire russe en Ukraine, les pays occidentaux ont imposé des sanctions sans précédent à Moscou, y compris le gel des avoirs à l’étranger du président Vladimir Poutine, la suspension de l’approbation du projet de transport de gaz russe vers l’Allemagne et l’Europe, Nord Stream 2, ou encore l’exclusion de certaines banques russes du système de paiement international SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication). L’Union européenne a également imposé une interdiction de vol contre les avions et les exploitants d’avions russes, tandis que l’Ukraine a déposé une plainte auprès de la Cour internationale de justice de La Haye. Pendant ce temps, l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) a continuellement renforcé son déploiement de troupes et d’équipements militaires sur son flanc Est et a fourni des armes aux forces ukrainiennes. L’UE a de son côté annoncé, dimanche 27 février, sa décision de débloquer 500 millions de dollars pour acheter des armes destinées à l’Ukraine.
Dans ce contexte tendu, bien qu’aucun résultat concret n’ait été obtenu, les pourparlers entre Moscou et Kiev sont considérés comme un signal positif. Les deux parties ont convenu de se retrouver pour un «deuxième round», qui devrait avoir lieu dans la zone frontalière entre la Biélorussie et la Pologne.
La communauté internationale appelle à mettre fin aux hostilités en Ukraine
Le jour même des pourparlers russo-ukrainiens en Biélorussie, l’Assemblée générale des Nations Unies a tenu une réunion d’urgence sur l’Ukraine. Le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a appelé toutes les parties à cesser immédiatement les hostilités, à entamer des négociations et à assurer la sécurité des civils. Depuis Pékin, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a exhorté toutes les parties au conflit en Ukraine à faire preuve de retenue pour éviter une escalade. Pékin soutient tous les efforts visant à désamorcer la situation et à trouver une solution politique à la crise russo-ukrainienne, a-t-il souligné. Plus tôt, à l’issue de sa traditionnelle prière en public de l’Angélus place Saint-Pierre, le dimanche 27 février, le pape François a demandé «que les armes se taisent» en Ukraine, appelant également à l’ouverture «urgente» de «couloirs humanitaires» pour les réfugiés. Il a aussi rappelé son appel, lancé le 23 février dernier, à une journée de jeûne et de prière pour la paix en Ukraine le 2 mars.
Les manifestations de solidarité avec l’Ukraine se sont multipliées ces derniers jours aux États-Unis et en Europe. De nombreux politiciens et experts y ont participé. Pour eux, le dialogue et la diplomatie restent le meilleur moyen de gérer la crise russo-ukrainienne.