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Le 11 février, les Etats-Unis ont proposé au Conseil de sécurité un projet de résolution sur le Venezuela, l'appelant à faciliter une aide humanitaire internationale et à s'engager vers un scrutin présidentiel. Le texte en question a suscité une contre-proposition de la Russie, laquelle se dit préoccupée face aux « menaces de recourir à la force contre l'intégrité territoriale et l'indépendance politique du Venezuela ». Le texte critique aussi « les tentations d'intervenir dans des sujets qui relèvent principalement d'affaires intérieures »à ce pays. Il appelle à « un règlement de la situation actuelle via des moyens pacifiques ».
Par ailleurs, le président venezuelien Nicolas Maduro a donné le coup d'envoi, le 10 février aux exercices militaires les «plus importants de l'histoire» de cette nation sud-américaine. Son objectif ? Mettre en garde Washington qui n'écarte aucune option pour le démettre au profit de l'opposant Juan Guaido.
Le président autoproclamé Juan Guaido - Photo AFP/TTXVN
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Une communauté internationale divisée
La communauté internationale reste divisée sur la crise politique au Venezuela. Si les États-Unis soutiennent le président autoproclamé Juan Guaido, la Russie et la Chine dénoncent une ingérence américaine dans les affaires intérieures du Venezuela. Caracas a de son côté rejeté un ultimatum de Madrid, Paris et Berlin réclamant des élections libres.
Bien que les Etats-Unis n’écartent pas l’idée d’une intervention militaire, ils se déclarent pour l’instant favorables à une transition démocratique. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est proposé de jouer un rôle de médiation au Venezuela, mais en prévenant qu'il ne le ferait qu'à la demande des deux parties.
Une crise humanitaire est-elle possible?
L'ONU s'est dite prête, en cas de feu vert du gouvernement Maduro, à renforcer son aide humanitaire au Venezuela, dont la débâcle économique, marquée par des pénuries de vivres et de médicaments, a poussé plus de deux millions de personnes à fuir le pays depuis 2015. Une dizaine de camions chargés de denrées et de médicaments envoyés par les Etats-Unis est arrivée à Cucuta, du côté colombien de la frontière. Mais selon Nicolas Maduro, ce convoi est une « excuse » pour justifier une éventuelle invasion militaire du pays. « Un gouvernement qui vous menace de faire usage de la force, d'une invasion, d'un blocage, qui donne à d'autres pays l'ordre de vous bloquer, a-t-il vraiment envie de vous apporter une aide humanitaire? », a-t-il déclaré, affirmant que la crise humanitaire n’existait pas dans son pays.
La crise économique s’intensifie
Pas de crise humanitaire, d’après Caracas… Force est de constater pourtant que le Venezuela s’enlise dans une grave crise économique. Il a de plus en plus de mal à exporter son pétrole et souffre d'une pénurie de tout. Les supermarchés, les pharmacies sont vides. L'inflation a explosé, en un an, à 13 779 % (d'avril 2017 à avril 2018). C'est la hausse des prix la plus élevée du monde. Malgré les mesures prises par le gouvernement de Nicolas Maduro, l’économie nationale est au bord du gouffre. Le Fonds monétaire international table sur une inflation de 1 000 000 % en 2019.
A cette crise économique vient donc s’ajouter une crise politique. Le dialogue entre le gouvernement et l’opposition parait plus que jamais nécessaire pour sortir le Venezuela de cette très mauvaise passe.