Force est de constater qu’un mois et demi après le début de l’opération militaire spéciale russe en Ukraine, la situation a passablement évolué, sur le terrain. Pour autant, aucun cessez-le feu n’est en vue. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé. De nombreux pays ont en effet tenté de jouer les médiateurs. On songe en particulier à la Biélorussie ou à la Turquie... Mais rien n’y fait et du côté de l’Occident, les sanctions continuent de pleuvoir sur la Russie, alors que les livraisons d’armes à l’Ukraine sont de plus en plus fréquentes...
La tension reste élevée...
Le Moskva, navire amiral de la flotte Russe de la mer Noire. Photo: RT
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Le 14 avril, le ministère russe de la Défense a annoncé que le navire le plus puissant de sa flotte de la mer Noire avait été mis hors de service par une explosion survenue dans sa réserve de munitions. Le maire de la ville ukrainienne d’Odessa, Maksym Marchenko, a quant à lui revendiqué cette explosion comme étant l’oeuvre des forces ukrainiennes, ce qu’aucune source officielle n’a pu, pour l’instant, confirmer.
Le même jour, la Russie a accusé deux hélicoptères de combat ukrainiens d’avoir violé son espace aérien en attaquant des zones résidentielles situées à la frontière. L’Ukraine a démenti son implication dans cet incident.
Dans ce contexte de tension accrue, l’Occident continue de renforcer la capacité de combat de l’Ukraine. Le 13 avril, le président américain Joe Biden a annoncé que le Pentagone accorderait 800 millions de dollars d’aide militaire supplémentaire à l’Ukraine, aide qui se déclinerait alors en pièces d’artillerie, en véhicules blindés et en hélicoptères. La semaine dernière, la Maison Blanche avait déjà accordé 1,7 milliard de dollars à Kiev... Par ailleurs, le directeur de la Central Intelligence Agency (CIA) des États-Unis, William Burns, a déclaré le 14 avril que la CIA partageait des informations avec l’Ukraine.
Les États-Unis fournissent des missiles FGM-148 Javelin anti-tanks à Kiev. Photo: AFP |
De nombreux États membres de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), dirigée par les États-Unis, ont également fourni des armes et des équipements de combat à l’Ukraine.
... et le dialogue fragile
Cependant, tous les pays occidentaux n’agissent pas de même manière. De nombreux États membres de l’Union européenne (UE) et de l’OTAN s’emploient à promouvoir le dialogue avec la Russie pour trouver une solution diplomatique à la crise.
Le chancelier autrichien Karl Nehammer s’est ainsi rendu à Moscou où il s’est entretenu avec le président russe Vladimir Poutine, devenant ainsi le premier dirigeant européen à faire un tel déplacement depuis le début des hostilités. Il a insisté auprès de Vladimir Poutine sur la nécessité de faire aboutir les pourparlers d’Istanbul, parrainés par la Turquie. Compte tenu du manque d’unité entre pays occidentaux, cette visite du chancelier autrichien aura permis de jeter un pont entre la Russie et l’Ukraine, et d’assurer le miantien de contacts ad minima entre l’UE et la Russie.
En France, Marine Le Pen, candidate à l’élection présidentiele, a annoncé que si elle était élue, elle s’emploierait à améliorer les relations entre la Russie et l’OTAN.
De nombreux pays et entités internationales exhortent les parties en présence à mettre fin à la crise. Le 13 avril, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a appelé la Russie et l’Ukraine à mettre fin aux hostilités. De même, depuis Pékin, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a déclaré que le dialogue était la seule bonne voie pour résoudre la crise russo-ukrainienne. Selon un responsable du ministère chinois des Affaires étrangères, l’Occident devrait promouvoir la paix en prenant des mesures pratiques, au lieu d’imposer des sanctions.