Le président des États-Unis Donald Trump a signé ce lundi 13 août le budget 2019 du Pentagone - Photo AP

Un budget colossal

La loi d’autorisation de la Défense nationale (NDAA) sur le budget 2019 du Pentagone alloue 716 milliards de dollars aux dépenses militaires pour le prochain exercice fiscal, 69 milliards iront aux opérations extérieures, et 22 milliards seront versés aux armes nucléaires. Elle prévoit également une enveloppe importante pour l’achat de 77 avions de combat furtifs F-35, le programme le plus coûteux du Pentagone. Environ 24 milliards seront consacrés à la modernisation des navires de guerre. De nouveaux armements seront développés grâce à ce budget qui marque un montant inédit aux armées américaines après des années de réduction sous l’administration Obama. C’est « l’un des investissements les plus significatifs pour notre armée et pour nos combattants de guerre dans l’histoire moderne », se réjouit Donald Trump qui veut donner « aux militaires américains la puissance de feu dont ils ont besoin pour gagner n’importe quel conflit rapidement et de façon décisive ».

Objectifs de Washington - Réactions de Pékin

 En parallèle avec la modernisation militaire, une compétition stratégique avec la Russie et notamment la Chine, dont la puissance est considérée comme une menace pour la prospérité et la sécurité américaines, constitue la priorité absolue des États-Unis. En effet, la NDAA intervient au moment où Washington met en vigueur de nouvelles taxes visant les importations chinoises. Dans leur budget de la défense 2019, les États-Unis prévoient notamment de financer 14 actions destinées à contenir les ambitions chinoises. Il s’agit entre autres de l’initiative de stabilisation de la région indo-pacifique et de l’initiative de sécurité maritime en Asie du Sud-Est, laquelle devrait être élargie pour englober toute la région indo-pacifique.

La loi sur le budget 2019 élargit également la compétence de la Commission des investissements étrangers aux États-Unis, qui, désormais, est chargée d’évaluer les impacts des investissements chinois sur la sécurité nationale américaine. Notons que  par rapport au projet de loi initial, la NDAA a déjà allégé les contrôles vis-à-vis de ZTE Corp et Huawei, deux géants technologiques chinois.

La Chine a immédiatement réagi. « Le contenu de cette loi abonde en idées de la guerre froide », lit-on dans le communiqué du ministère chinois de la Défense.

Le monde va-t-il assister à une nouvelle course aux armements ? Il y a de quoi s’en inquiéter.