(Photo: VOV)
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Des traumatismes durables
Quatre millions huit cents mille Vietnamiens Vietnamiens ont été exposés à
l’agent orange/dioxine. Trois millions d’entre eux sont considérés comme des
victimes directes, car présents sur les sites lors des déversements de produits
chimiques. Mais il existe aussi des victimes indirectes. En effet, cet agent
toxique peut se transmettre aux générations suivantes car il agit entre autres
sur la reproduction. On dénombre ainsi 150.000 victimes dans la deuxième
génération, 35.000 dans la troisième et même 2.000 ont été d’ores et déjà
identifiées de quatrième génération. Nguyên Tân Dâu, un ancien combattant de la
province de Quang Tri, nous raconte son calvaire: «J’ai combattu au Centre méridional entre
1968 et 1971, où j’ai été contaminé à l’agent orange. Je souffre de beaucoup de
maladies, et au moment où je vous parle, je ne peux plus accomplir mon rôle d’homme.
J’ai eu 10 enfants, 5 sont morts, un est handicapé.»
Selon le ministère de la Santé, le monde a
reconnu que la dioxine pouvait provoquer 17 maladies. Mais cette substance qui
affecte les systèmes circulatoire, respiratoire et urinaire affaiblit également
le système immunitaire, facilitant les infections.
Une attention particulière du Parti et de
l’État
Depuis 1998, l’Assemblée nationale a adopté
trois décrets-lois relatifs à la prise en charge des victimes de l’agent
orange. Chaque année, l’État consacre un budget de 10.000 milliards de dongs
pour cela. Une partie de cette somme leur est attribuée sous formes
d’allocations mensuelles, de soins de santé, de services de réhabilitation
tandis que l’autre partie sert aux opérations de dépollution.
Tout le système politique et toute la
population se sont mobilisés pour soutenir les victimes de l’agent dans leur
procès contre les firmes américaines ayant produit la dioxine utilisée pendant
la guerre du Vietnam. Ces efforts ont commencé à être récompensés. En 2011, le
Congrès américain a alloué des fonds pour éliminer les résidus de dioxine dans
l’aéroport de Dà Nang et pour financer des services de santé en faveur des
personnes vivant près des zones très contaminées. Plusieurs organisations non
gouvernementales américaines ont également pris part à des projets de
dépollution et d’assistance sanitaire en faveur des victimes.
Nécessité d’aides supplémentaires
À l’international, une bonne centaine
d’organisations non gouvernementales ont initié des actions en faveur des
victimes vietnamiennes, par le biais de projets de développement
socioéconomique.
(Photo: baokontum.com.vn)
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Au Vietnam, la solidarité envers les victimes
de l’agent orange est devenue un vaste mouvement social. Pham Van Toi,
président du Club philanthropique national, a répondu à l’appel lancé par
l’Association des victimes de l’agent orange. «Je suis plusieurs fois allé remettre des
cadeaux à des familles touchées par l’agent orange. J’ai vu de mes propres yeux
leurs immenses souffrances. Ils ne peuvent ni se déplacer ni faire leurs
besoins tous seuls. C’est vraiment un devoir moral pour chacun d’entre nous d’agir
pour eux.» a-t-il affirmé.
La mobilisation de toutes les ressources disponibles
est d’autant plus nécessaire que le Vietnam souhaite éliminer d’ici 2020 toute
trace environnementale de cette guerre chimique.