De la fumée s'échappe des tours jumelles du World Trade Center, touchées par deux avions de ligne détournés lors d'une attaque terroriste le 11 septembre 2001 à New York. Photo: Getty Images |
Le 11 septembre 2001, quatre avions de ligne étaient détournés par 19 terroristes pour être lancés contre des bâtiments hautement symboliques. Deux ont détruit le World Trade Center à New York, un a endommagé le Pentagone, près de Washington, et le dernier s'est écrasé en Pennsylvanie, manquant sa cible. Les États-Unis étaient frappés en plein coeur par la plus importante série d'attentats de leur Histoire… Bilan: près de 3000 morts, des citoyens de 78 pays; plus de 6000 blessés et des dégâts matériels estimés à 3000 milliards de dollars... Mais ces attaques auront également eu pour effet de déclencher une véritable guerre contre le terrorisme, dont les derniers évènements d’Afghanistan seraient l’ultime soubresaut.
Une guerre…
Depuis qu’ils ont déclenché leur guerre contre le terrorisme, les États-Unis ont dépensé environ 6.400 milliards de dollars, essentiellement en Afghanistan, au Pakistan, en Irak, en Syrie et au Yémen.
Force est de constater que cette guerre n’aura pas été vaine pour les États-Unis qui, en vingt ans, auront réussi à éliminer le chef terroriste Oussama Ben Laden, à déjouer un nombre important d'attentats, à affaiblir l’État islamique et à libérer des dizaines de millions de personnes, prises au piège des organisations terroristes. Chacun se souvient notamment qu’en octobre 2019, lors d’un raid effectué dans le nord-ouest de la Syrie, l’armée américaine a tué Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l'État islamique, remportant ainsi une victoire considérée alors comme décisive.
Cependant, malgré ces résultats remarquables, le terrorisme n'a pas été éradiqué. Son spectre reste bel et bien présent et nombreux sont les pays qui en font les frais.
Autre bémol: l’Afghanistan, dont l’armée américaine s’est retirée, après y être restée 20 ans et avoir tenté vainement d’y instaurer un régime démocratique crédible; mais surtout après avoir essuyé l’affront terrible que restera pour elle la prise de Kaboul par les talibans, deux semaines avant la date annoncée pour son retrait définitif. En Irak aussi, l’inquiétude demeure: bien que le gouvernement américain ait annoncé l'éradication de l'État islamique, celui-ci pourrait bien renaître de ses cendres, tel un phoenix de malheur… Il ne faut oublier qu’Abou Bakr al-Baghdadi a un successeur en la personne d’Abdullah Qardash et qu’indépendamment des revers subis sur le terrain, les thèses véhiculées par les extrémistes continuent de se répandre et de trouver un auditoire…
Un drapeau américain est placé près du nom d'une victime au mémorial de Ground Zero à New York. Photo: USA Today |
… mais pas de victoire à la clé
20 ans se sont écoulés depuis le 11 septembre 2001 et le monde a appris à vivre sous la menace du terrorisme, qui se nourrit de l’instabilité politique et des conflits qui éclatent ça et là…
La guerre en Afghanistan aura coûté des milliers de milliards de dollars aux États-Unis et fait des milliers de morts. Dans un discours prononcé le 31 août, le président Joe Biden a présenté le départ des Américains d’Afghanistan comme la fin de la plus longue guerre de l’Histoire américaine et la seule solution pour éviter une nouvelle «escalade» militaire. La lutte contre le terrorisme reste l'un des principaux objectifs des États-Unis, mais Washington ne donne plus la priorité au recours à la force, a précisé le locataire de la Maison Blanche.
Le combat se poursuit donc. Et il risque d’être de longue haleine…