Nouveau décret présidentiel à l'appui, Donald
Trump a annoncé des mesures punitives contre 27 personnes ou entités,
officiellement au nom du respect de sanctions de l'ONU contre Téhéran pourtant
contestées par le reste du monde. «Mon gouvernement utilisera tous les
moyens à sa disposition pour bloquer les ambitions iraniennes en matière
d'armes nucléaires, balistiques et conventionnelles», a prévenu le président
américain.
Les Etats-Unis ont, en effet, affirmé ce week-end que «toutes les
sanctions de l'ONU contre la République islamique d'Iran» étaient de «retour»,
à la suite d'une procédure contestée qu'ils ont eux-mêmes déclenchée. Ces
sanctions avaient été levées en vertu de l'accord international conclu en 2015,
lorsque Téhéran s'était engagé à ne pas se doter de l'arme nucléaire.
Le ministère russe des Affaires étrangères a
dénoncé une initiative américaine «illégitime» ne pouvant avoir «de
conséquences légales internationales». Le patron de la diplomatie russe,
Sergueï Lavrov, a même qualifié lundi d'«illégales» les sanctions empêchant
tout partenariat avec Téhéran. La mission chinoise à l’ONU s’est moquée du
«drame politique joué par les Etats-Unis», tout en rejetant une annonce
«dépourvue de tout effet juridique et politique». Le secrétaire général de
l’ONU, António Guterres, a prudemment refusé de son côté de se prononcer sur
les décisions américaines, invoquant «les incertitudes» sur la question.
Téhéran, au contraire, jubile. La politique de pression maximale de
l’administration Trump s’est transformée en «isolement maximal» des Etats-Unis,
a raillé le président Hassan Rohani.