Un policier rend visite à un ancien membre de Fulro. Photo: Ngoc Anh |
C’est au début des années 2000 que le programme de réinsertion des anciens membres de Fulro a été lancé dans la province de Gia Lai. Relayé par les organes politiques locaux, les patriarches et les dignitaires religieux, le programme avait pour objectif de procéder au désengagement des personnes manipulées par l’organisation Fulro. Alors qu’en 2005, près de 5000 personnes étaient placées sous surveillance policière, seules 1000 d’entre elles font aujourd’hui l’objet d’une observation et 70% se montrent respectueuses de l’ordre établi. Pour renforcer l’efficacité de ce programme, qui a progressivement permis de restaurer l’ordre dans la province, le comité populaire a promulgué respectivement en décembre 2015 et en avril 2016, la directive 153 et la décision 44. Le colonel Nguyên Ngoc Son, vice-président de la police de Gia Lai, explique :
«Nous avons invité les dirigeants et certains membres de Fulro réfugiés aux États-Unis à parler aux habitants de Gia Lai, par visioconférence (FaceTime, Zalo, Messenger, Facebook,…) de leur vie et de leur travail à l’étranger. Nous avons aussi organisé des rencontres entre les habitants et d’anciens membres de Fulro, lors de leur sortie de prison. Ces échanges ont été très bénéfiques pour notre localité».
Pour contrer l’idéologie de Fulro et convaincre ses membres de la nocivité de leur engagement pour l’union nationale, les autorités de Gia Lai ont organisé, au cours des cinq dernières années, pas moins de 330 cours de sensibilisation à destination des membres de l’organisation. Ksor Hir, un Jrai qui habite la commune de Hà Bâu, fait savoir:
«Je suis entré illégalement aux États-Unis. Quand je suis revenu dans ma province natale, j’ai été soutenu par le Parti, l’État et les autorités locales pour me reconstruire une nouvelle vie et monter ma propre affaire. Je les remercie beaucoup!»
Une conférence sur le développement socio-économique de la commune de Hà Bâu. Photo: Ngoc Anh |
Actuellement,
près de 1.500 familles d’anciens membres de Fulro ont bénéficié des programmes
d’assistance de l’État. La commune de Hà Bâu
s’est montrée particulièrement bienveillante à l’égard de ces familles de
repentis.
«Les représentants de la commune, du Front de la Partie et des collectivités locales rendent visite régulièrement aux personnes ayant commis des erreurs par le passé pour les accompagner et les guider. Nous les aidons en leur achetant du bétail et nous les encourageons à suivre des formations sur les nouvelles méthodes culturales et sur l’élevage. Aujourd’hui, leurs conditions de vie se sont nettement améliorées», a fait savoir Y Hiêu, vice-président de ladite commune.
Grâce aux actions menées conjointement par les autorités auprès des banques et des entreprises du district de Dak Doa, 12 anciens détenus ont trouvé un emploi et 25 autres ont bénéficié d’un emprunt pour leur permettre de monter leur propre affaire. Une ligne de crédit totale de 450 millions de dongs (16.000 euros) a été débloquée.
Un club social intitulé «Les amis s’entraident» a été créé par la police de la commune d’Ia Bang. Son objectif: Favoriser la réinsertion des personnes qui sortent de prison. Pui Nam, un Jrai, a été condamné à 1 ans et 9 mois de prison pour avoir franchi illégalement la frontière.
«De retour dans mon village natal, les autorités m’ont aidé à refaire ma vie. Depuis 2007, j’organise des spectacles de musique pour les cérémonies de mariage. Ma troupe compte 6 personnes et nous pouvons faire deux spectacles par jour. Nous arrivons à bien gagner notre vie. J’ai 4 enfants dont un handicapé. Ce dernier bénéficie des allocations de l’État».
La province de Gia Lai offre à chacun la possibilité de racheter ses erreurs passées dès lors que la motivation de se réinsérer est totale et sincère. A ce jour, de nombreux anciens détenus sont devenus des exemples de réussite en matière de développement socio-économique.