Des gardes-frontières, également pères adoptifs des élèves, observent leurs enfants en classe. Photo: hagiangtv.vn

Au cours des trois derniers mois, Sùng Sào Thuy et Giàng Ngoc Phuc, deux enfants adoptés par le poste de garde-frontière de Nghia Thuân, dans le district de Quan Ba, ont pris l’habitude de se réveiller au son de la sonnette d’alarme, puis de faire leur exercice matinal aux côtés des soldats. Grâce à ce projet, ils peuvent devenir indépendants de leurs familles, tout en étant entourés de bienveillance et formés dans un environnement militaire, avec l'espoir d'un avenir prometteur. Sùng Sào Thuy, 13 ans, originaire de l’ethnie Mông de la commune de Ma Sào Phô, exprime sa joie de bénéficier de ce programme.

«Je vis ici, au poste, depuis la rentrée scolaire, entouré des gardes-frontières. Le matin, après le petit-déjeuner, mes pères adoptifs m’emmènent à l'école. Je reviens pour déjeuner avant de retourner à l'école l'après-midi, puis je rentre pour le dîner... Le soir, à partir de 19h, pendant le temps d'auto-apprentissage, mes pères adoptifs m’aident à réviser mes leçons si nécessaire.», a-t-il dit.

Chaque jour, les gardes-frontières, qui jouent le rôle de pères adoptifs pour ces deux enfants, les accompagnent à l’école située à quelques centaines de mètres du poste, et les récupèrent à la fin des cours.

Les soldats assument pleinement leur rôle de pères adoptifs. Ils veillent attentivement aux progrès scolaires de leurs enfants et développent avec eux des liens de filiation paternelle. Prendre soin d’un enfant, surtout lorsque celui-ci doit vivre loin de ses parents biologiques, est un défi de taille. Cependant, les gardes-frontières sont déterminés à surmonter ces difficultés pour offrir à ces enfants amour et attention, comme l’a souligné le lieutenant-colonel Luong Manh Hùng, de l'équipe de mobilisation de masse du poste.

«Ici, Sùng Sào Thuy et Giàng Ngoc Phuc vivent selon le régime des officiers et soldats du poste. Des membres de notre équipe sont chargés de les accompagner à l'école et de les récupérer après les cours. Le soir, nous les aidons dans leurs études. Nous leur enseignons également des compétences de vie, ce qui leur a permis de s'intégrer rapidement. Au début, il est inévitable de rencontrer des difficultés d'adaptation, mais avec le temps, ils s'habituent à la vie ici. Bien qu'ils soient loin de leurs parents, nous assumons ce rôle et veillons à leur bien-être et à leur éducation. Nous espérons les aider à poursuivre leurs études et à construire un avenir prometteur», a-t-il expliqué.

Les enfants bénéficiaires du projet d'adoption au poste vivent souvent des situations très difficiles: certains sont orphelins de père ou de mère, d'autres font face à de grandes difficultés... Leur chemin vers l'école est semé d'embûches. En plus des deux enfants adoptés, le poste de garde-frontière de Nghia Thuân finance actuellement la scolarité de 14 autres enfants, dans le cadre du projet «Les gardes-frontières aident les enfants à aller à l'école», a précisé le major Sùng Minh Phuc, chef du poste de Nghia Thuân, commandement des garde-frontières de la province de Hà Giang.

«Notre poste collabore étroitement avec le Comité populaire de la commune de Nghia Thuân et l'école locale pour identifier les ménages défavorisés et garantir à leurs enfants les conditions nécessaires à la poursuite de leurs études. Nous priorisons l’aide aux familles en difficulté majeure et prenons en charge les enfants orphelins, en les accueillant au sein de notre poste pour leur offrir un cadre d’apprentissage plus favorable. Les enfants adoptés par nos gardes-frontières résident ici. Nos officiers et soldats contribuent à l'achat de vêtements, de chaussures, de livres et de fournitures pour eux», a-t-il ajouté.

Les officiers et soldats du poste de garde-frontière de Nghia Thuân révisent les leçons avec les élèves après la classe. Photo: Vinh Phong/VOV5

L'amour des gardes-frontières a permis à ces enfants de gagner en confiance et en force pour poursuivre leur scolarité.

«Ça fait du bien d'être ici avec les gardes-frontières. Les repas sont très délicieux, avec du poisson et de la viande... J'espère devenir un garde-frontière comme eux à l’avenir», confie l'un des enfants.

«Cette année, je suis en 6ème. Si je ne comprends pas les cours, je demande aux soldats de m'expliquer. Je suis très heureux de pouvoir aller à l’école ici et de vivre avec les gardes-frontières. Cette année, je vais m'efforcer de bien étudier et de devenir soldat pour aider les autres», ajoute un autre.

Cette initiative est également saluée par les autorités locales.

«L'initiative est très bénéfique pour les minorités ethniques vivant à la frontière. Elle représente un soutien précieux pour réaliser les rêves des élèves défavorisés, tout en contribuant à l'amélioration de l'éducation des populations locales, au renforcement de la solidarité et à la protection de nos frontières.», a déclaré  Vu Thi Quyên, secrétaire du Parti de la commune de Nghia Thuân. 

Les projets «Favoriser la scolarisation des enfants» et «Adoption d'enfants au poste de garde-frontière» sont mis en œuvre avec succès par le poste de garde-frontière Nghia Thuân depuis 2019. De nombreux enfants ont obtenu de bons résultats scolaires, récompensés et félicités par le district et la province, et certains ont même décroché des diplômes universitaires.

En parallèle de ces initiatives, le poste de garde-frontière de Nghia Thuân sensibilise les 9 groupes ethniques de la région à l'abandon des coutumes dépassées et à l'adoption de pratiques de vie plus modernes. Cela contribue au développement socio-économique local, à renforcer la confiance entre les groupes ethniques et les gardes-frontières, ainsi qu'à la protection des frontières nationales.