Au cœur de Hanoï, la rue des artisans de l’encadrement perpétue une tradition séculaire

Thê Hùng
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(VOVWORLD) - Dans le dédale des rues de la capitale vietnamienne, la rue Nguyên Thai Hoc trace son sillon sur près de deux kilomètres, de l’intersection de Cua Nam jusqu’à la rue Son Tây. Ici, loin de l’agitation urbaine qui caractérise Hanoï, règne une atmosphère particulière, rythmée par les coups de marteau et le ronronnement des machines à découper.
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Nguyên Thai Hoc, la rue des artisans de l’encadrement. Photo: Thê Hùng/VOV5
 Chaque boutique raconte sa propre histoire. Certaines se sont spécialisées dans l’art délicat de l’encadrement de calligraphies. D’autres ont développé une expertise dans les cadres européens pour peintures à l’huile, tandis que les plus modernes proposent un service express: impression, pressage et encadrement en une heure seulement.

Nguyên Thi Dung arpente les allées de la rue, un tableau fraîchement peint par sa fille sous le bras. Son regard parcourt les vitrines à la recherche du cadre parfait. 

«Ce tableau représente tant pour moi. Donc je veux un cadre qui lui rende honneur, qui protègera aussi nos photos de famille. Ce qui me frappe ici, c’est cette incroyable diversité: peu importe ce que je cherche, je trouve toujours mon bonheur dans cette rue.», confie-t-elle.

Pour Trân Duc Son, restaurateur de profession, la démarche est différente mais la quête reste la même. 

«Le cadre, c’est ce qui va magnifier l’œuvre, la protéger aussi. Et franchement, les prix pratiqués ici permettent à n’importe qui de s’offrir un bel encadrement, que ce soit pour son commerce ou sa maison.»,dit-il.

Nguyên Thi Kim Thoa, elle, fait partie de ces clients fidèles qui ont tissé des liens durables avec les artisans de la rue: «Ça fait des années que je viens ici, et je n’ai jamais été déçue. Mes artisans préférés connaissent mes goûts, ils me conseillent parfaitement.», affirme-t-elle.

Les matériaux ont évolué avec le temps. Si autrefois seul le bois sculptait les contours des œuvres, aujourd’hui les artisans jonglent entre bois nobles importés, composites high-tech et plastiques résistants. Chêne luxueux pour les peintures à l’huile, matériaux composites légers et anti-termites pour un usage moderne, motifs délicatement ciselés dans l’esprit européen… L’offre s’adapte à tous les budgets et à tous les goûts. Pham Thi Huyên My, propriétaire d’une boutique de peintures et de cadres, incarne cette nouvelle génération d’artisans qui allie respect des traditions et innovations techniques. 

«Vous savez, un cadre, ce n’est jamais juste un contour autour d’une image. C’est lui qui va révéler la beauté de l’œuvre, lui donner toute sa dimension. Aujourd’hui, nous travaillons avec deux grandes familles de matériaux: le plastique nous offre une multitude de motifs, tandis que le bois reste irremplaçable pour sa noblesse et sa durabilité», explique-t-elle.

Au-delà de l’aspect commercial, la rue Nguyên Thai Hoc remplit une fonction plus profonde dans la société hanoïenne. Elle répond à ce besoin universel de préserver, d’embellir et de transmettre. Chaque cadre qui sort de ces ateliers porte en lui une part d’émotion: le dessin d’un enfant offert à ses parents, la photo de mariage qui trônera dans le salon familial, l’œuvre qui ornera les murs d’un restaurant. 

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La rue Nguyên Thai Hoc est également célèbre pour ses diverses peintures. Photo: Thê Hùng/VOV5 

Dans cette rue où le temps semble suspendu, les artisans perpétuent un art discret mais essentiel. Ils sont les gardiens silencieux de nos souvenirs, transformant de simples images en véritables objets patrimoniaux.

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