M.Nông Viêt Toai. Photo: VOV |
Avoir participé aux moments historiques de l'automne 1945 restera l’honneur de la vie de Nông Viêt Toai, 98 ans aujourd’hui. Cette année là, le jeune Nông Viêt Toai, alors membre de l’équipe de propagande du district de Luong Ngoc Quyên (aujourd'hui Ngân Son) a participé à l'affichage de slogans et au déploiement des drapeaux. Partout où il se rendait, l’ambiance était festive, les gens étaient ravis, car chacun savait que la patrie avait pris le pouvoir.
«A l'époque, Ngân Son était une zone libérée. On voyait les troupes et les voitures venant de Cao Bang, et l'ambiance était joyeuse et animée», se souvient-il.
Les anciens combattants Nguyên Quân (93 ans) et Nguyên Duy Binh (94 ans), partagent le même sentiment de fierté en racontant aux jeunes générations ces moments historiques et glorieux de la nation. À cette époque, Nguyên Quân était dans le régiment 72, une unité basée à Bac Kan, tandis que Nguyên Duy Binh, lui, faisait partie d’un escadron de guerilleros de Ba Bê.
«Je me rappelle bien de cette période. Le 21 août, l'équipe de propagande armée s’est alliée avec le front Viêt Minh de Bac Kan pour attaquer le poste japonais de la commune. Le 22 août, les Japonais ont quitté Bac Kan. Puis, le 23 août, on a organisé un meeting pour célébrer la victoire et on a mis en place une nouvelle administration dans le centre de la commune».
L'ancien combattant Nguyên Duy Binh. Photo: VOV |
«A ce moment-là, tout le monde avançait en chantant ‘1-2-1-2’, c'était vraiment festif. Ceux qui avaient des armes les prenaient avec eux, et ceux qui n'en avaient pas se contentaient de bâtons. Un responsable est monté sur une estrade pour annoncer: ‘Nous avons pris le pouvoir !’ J'étais vraiment ravi. Cela signifiait que le peuple ne serait plus asservi. Avant, ils forçaient les gens à faire des travaux forcés, mais après ça, c'était fini»
Après la Révolution d’Août, Bac Kan est restée une base stratégique et un lieu d’évacuation pour le Comité central du Parti, le Président Hô Chi Minh et plusieurs institutions gouvernementales. En octobre 1947, les troupes françaises ont effectué un parachutage à Bac Kan, occupé le chef-lieu provincial et installé de nombreux postes le long de la Nationale No 3. Cependant, les militaires et les habitants de Bac Kan ont réagi vigoureusement, menant des opérations continues pour affaiblir l'ennemi, comme l’embuscade de Deo Giàng en décembre 1947 et les attaques contre les postes de Phu Thông en 1947 et 1948. Le 9 août 1949, les troupes françaises ont été contraintes de se retirer de Bac Kan, Phu Thông et Ngân Son. Le vétéran Nguyên Quân s’en souvient avec émotion.
M. Nguyên Quân. Photo: VOV |
«Ce qui était vraiment important, c'était que ma patrie soit enfin libérée. J'ai rejoint l'armée quand les Français ont débarqué à Bac Kan, et après deux ans de combats, on a réussi à libérer la région. Quand je suis rentré chez moi, j'étais tellement heureux!... Voir les gens des zones occupées par l'ennemi exploser de joie en voyant les troupes de libération, c'était émouvant. On se serrait dans les bras et on pleurait ensemble», nous confie-t-il.
Le 24 août 1949, une cérémonie solennelle s’est tenue à l'aéroport de Bac Kan pour marquer la libération de la province. Le Général Vo Nguyên Giap y a prononcé un discours pour rendre hommage aux forces armées et aux habitants de Bac Kan, et a partagé une lettre de félicitations du Président Hô Chi Minh. «… Au nom du gouvernement, je félicite chaleureusement les soldats, les milices et les habitants de Bac Kan. Je pense également aux populations de Bac Kan qui ont retrouvé la protection de la patrie. C’est la première fois dans notre longue lutte pour la résistance qu’une commune importante est libérée. Cette victoire est le prélude à d’autres succès encore plus grands et éclatants…», est-il écrit.