La lomographie, une nouvelle tendance au Vietnam

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(VOVworld)- A l’heure du tout numérique, performance technologique rime bien souvent avec perfectionnisme, mais au détriment, parfois, d’une certaine forme de poésie. Alors, depuis un certain temps, il n’est pas rare de voir certaines personnes nager résolument à contre-courant: les uns réssucitent leurs vieilles caméras super 8, les autres se livrent à la lomographie.

(VOVworld)- A l’heure du tout numérique, performance technologique rime bien souvent avec perfectionnisme, mais au détriment, parfois, d’une certaine forme de poésie. Alors, depuis un certain temps, il n’est pas rare de voir certaines personnes nager résolument à contre-courant: les uns réssucitent leurs vieilles caméras super 8, les autres se livrent à la lomographie. La lomographie: un nom bien étrange qui a en fait des origines autrichiennes et qui désigne un mouvement photographique initié par la société « Lomographische », laquelle a l’exclusivité sur la vente d’un appareil bien spécifique, le Lomo LC-A. Au Vietnam, ils sont de plus en plus nombreux à se passionner pour la lomographie, et des clubs se sont même fondés.

La lomographie, une nouvelle tendance au Vietnam - ảnh 1

C’est devenu une habitude. Le week-end, Xuan Bach, qui est étudiant, arpente les rues de Hanoi en compagnie de l’un de ses camarades, mais surtout de son appareil photo, de son Lomo! Contrairement aux photographes professionnels, il ne procède pas à des repérages et n’a d’ailleurs aucun projet en tête lorsqu’il part musarder ainsi, l’œil aux aguets. Au fond, c’est extrèmement simple: s’il trouve quelque chose qui lui plaît, il le photographie. Aussitôt dit, aussitôt fait! Et en un an, il a ainsi réussi à se constituer une jolie petite collection - environ 200 clichés - qui frappe par sa poésie et son originalité.  

Lorsque l’on regarde ces photos, on s’aperçoit que la couleur n’est pas très bonne. Il faut dire que le Lomo est un appareil de conception assez simple. La définition n’est pas très précise, il y une sensibilité un peu trop forte à certaines couleurs comme le rouge, le jaune ou le vert… Et puis il y a cet « effet tunnel » qui est assez particulier, avec des bords plus foncés que le centre… C’est assez étrange, évidemment, mais pourtant, ça procure des sensations fortes!...

Les lomographes ne sont donc pas très regardants sur la qualité - en tout cas au sens où l’entendrait un professionnel - ni sur la mise en scène. Leur credo pourrait se résumer à un mot : spontanéité. Mais en fait de credo, ils ont leurs dix commandements qui valent la peine d’être connus, surtout le dernier d’entre eux qui constitue un joli pied-de-nez à tous les autres !... “Lomographische AG”, la fameuse socité autrichienne à l’origine de toute cette tendance, a en effet édicté dix règles pour les lomographes.

Vous aurez remarqué, et savouré, j’espère, le verbe «lomographier»: délicieux néologisme! Thanh Thai, qui pratique la lomographie depuis 3 ans, semble en tout cas tout à fait en phase avec ces 10 règles d’or précitées.  

Le 1er principe de la lomographie, c’est d’avoir toujours son appareil avec soi, prêt à être dégainé. La lomographie, c’est l’improvisation, après tout! Mais ça traduit aussi une certaine attitude face à l’existence qui consiste à rester toujours à l’affût de ce qui peut advenir de beau!

Au fil du temps, de plus en plus de personnes s’intéressent à la lomographie, surtout des jeunes. Ils ont d’ailleurs des sites internet tels que la vnphoto.net ou xomniepanh.com qui leur permettent d’échanger. Xuan Bach:

La lomographie a fait son apparition dans le monde il y a plus de 20 ans. Mais au Vietnam, c’est assez nouveau. Ça date d’il y a 4 ou 5 ans. Ce sont des jeunes ayant étudié à l’étranger qui ont rapporté les premiers appareil Lomo.  

«…et qui ont ensuite contaminé beaucoup de leurs semblables», aurait pu ajouter Bach. Au Vietnam, ils sont désormais très nombreux à se passionner pour ce fameux appareil, à tel point que, comme nous vous le disions en introduction, des clubs ont été fondés, notamment à Hanoi.   

Hanoi, justement, avec ses lacs, ses vieilles maisons, ses murs aux teintes fanées, ses natures mortes à chaque coin de rue, son charme suranné… Le paradis des lomographes! Après avoir arpenté la capitale pendant toute une semaine, les membres du club de lomographie se retrouvent  au studio «Mon chéri» - il y des noms, comme ça-pour partager leurs «récoltes». Minh Hang est l’une d’entre eux. 

Je suis membre du club depuis peu. Ce que je trouve formidable, c’est que chacun, ici, a sa personnalité, sa façon de faire… J’ai déjà appris beaucoup en matière de prises de vues !...

S’ils sont encore de ce monde, les concepteurs du Lomo doivent être les tous premiers à être ébahis du succès de leur appareil. Comment auraient-ils pu imaginer qu’ils allaient ainsi être à l’origine d’un mouvement photographique de si grande ampleur ? Plus qu’un loisir, la lomographie est bel et bien un art de vivre et de porter son regard sur le monde./.

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