Produits artisanaux fabriqués par Lê Hiêu Binh, disponibles dans sa boutique. Photo: Lê Hiêu Binh |
Aidan-ada a vu le jour avec une mission claire: collecter des fonds pour les personnes séropositives grâce à la vente de produits artisanaux. Si l’aventure a débuté en ligne, le succès a permis à Lê Hiêu Bình d’ouvrir deux boutiques à Cân Tho. La première, située sur la rue Cach Mang Thang Tam, est entièrement dédiée à la collecte de fonds, tandis que la seconde, sur la rue Trân Bach Đang, génère des revenus pour garantir la pérennité de l’entreprise.
«À l’origine, je voulais simplement vendre nos créations, mais j’ai compris qu’élargir nos activités avec des ateliers rendrait notre projet plus attractif et surtout plus durable. Outre les ateliers de fabrication de bougies parfumées, la boutique propose d'autres activités comme de la peinture, offrant une large gamme d’artisanats à découvrir sur place», nous explique Lê Hiêu Bình.
Les jeunes peuvent participer à diverses activités, allant de la fabrication de bougies parfumées à la création de poteries, bijoux ou tableaux en coquillages, le tout à un tarif tout à fait abordable d’environ 100.000 dôngs
«Je viens ici pour me détendre et apprendre à fabriquer des bracelets. L’ambiance est conviviale, et les explications de Binh rendent tout facile», nous confie une étudiante.
«Je connais la boutique grâce à des vidéos postées sur TikTok. J’ai voulu venir soutenir sa noble cause», nous explique une autre.
Lê Hiêu Bình est lui-même un autodidacte qui s’est formé en participant à divers ateliers. Fort d’une expérience acquise auprès des porteurs du VIH, il n’hésite pas à les accompagner en dehors de sa boutique. «Beaucoup de malades ont encore du mal à s’intégrer», déplore-t-il. Conscient des défis auxquels ils font face, il leur offre un espace d’écoute et de réconfort.
«Binh déborde d'énergie et transmet toujours une incroyable positivité à ceux qui l'entourent. Sa joie de vivre, sa passion et son dévouement ne passent jamais inaperçus», nous confie un jeune malade du sida.
Lê Hiêu Binh (à gauche), engagé dans le développement de projets artisanaux innovants. Photo: Lê Hiêu Binh |
À ses débuts, Binh avait choisi d’employer des jeunes séropositifs en horaires tournants, leur offrant ainsi un revenu stable pour faciliter la gestion de leur traitement. Cependant, la réticence de certains à s’ouvrir a compliqué la mise en œuvre de ce modèle. Aussi a-t-il décidé de leur proposer une aide financière ponctuelle, notamment pour l’achat de médicaments. Malgré les obstacles, il sait pouvoir compter sur le soutien de ses proches et de ses amis, à commencer par Nguyên Van Toàn.
«Dès qu’il m’a parlé de son projet, je l'ai immédiatement soutenu. Aujourd'hui, de nombreux porteurs du VIH hésitent encore à utiliser leur assurance santé pour suivre leur traitement, c'est pourquoi j'ai décidé de les aider autant que possible. Pour moi, c'est une initiative vraiment importante», nous dit ce dernier.
Avec Aidan-ada, Lê Hiêu Bình ne cherche pas seulement à collecter des fonds. Il aspire à changer les mentalités et à briser les tabous entourant le VIH. Son rêve: que la boutique continue d’exister, d’innover et, surtout, de tendre la main à ceux qui en ont le plus besoin.