Des femmes gagnant leur vie à la frontière

Anh Huyen
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(VOVworld) - Elles sont issues des ethnies Pako et Van Kieu. Tous les jours, elles transportent des marchandises entre le poste-frontière de Lao Bao, au Vietnam, et celui de Densavane, au Laos. Elles constituent un groupe de transport fort de 80 membres et près de cent chariots.

(VOVworld) - Elles sont issues des ethnies Pako et Van Kieu. Tous les jours, elles transportent des marchandises entre le poste-frontière de Lao Bao, au Vietnam, et celui de Densavane, au Laos. Elles constituent un groupe de transport fort de 80 membres et près de cent chariots.

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Nguyen Thi Thuong, chef du groupe, discute avec d’autres membres


Malgré le soleil et le vent, des dizaines de femmes tirent patiemment des chariots à travers la frontière. Elles chargent rapidement les marchandises avec des gestes précis. L’une d’entre elles nous a emmenés chez Nguyen Thi Thuong, le chef de l’Association des femmes du village de Ka Tang, qui a créé ce groupe de transport bien particulier. Elle habite dans une maison à trois étages nantie de tout le confort moderne, fruit de ce travail de frêt. Tout a commencé il y a une douzaine d’années. Les travaux champêtres ne lui permettant pas de vivre dignement, Thuong et sa belle-soeur se sont lancées dans le transport des marchandises à travers la frontière. Au début, elles transportaient tout elles-mêmes, avec les paniers et une palanche. Ensuite, elles ont fait faire des chariots qui leur ont permis de multiplier par cinq ou six leur capacité de transport, ainsi que leurs revenus. Thuong se souvient :

« Nous avons fait faire un chariot en bois pour chacune. Puis deux, puis cinq... Au total, nous avions dix chariots pour nous et pour d’autres femmes qui exerçaient le même métier que le nôtre. »

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Les chariots chargés de marchandises


Suivant l’exemple de Thuong et de sa belle-soeur, d’autres femmes ont aussi fait faire des chariots et toutes ensembles, elles ont créé un groupe de transport en 2005. L’activité de ce groupe a permi de ramener le taux de pauvreté dans le village de 50 à 5%. Ho Thi Nu, membre du groupe :

« Notre vie est meilleure maintenant. Nous avons de quoi nous nourrir. Autrefois, la cueillette des morceaux de bois ne nous apportait que 5.000 dongs par jour. Aujourd’hui, chaque cargaison nous apporte 300.000 dongs et nous pouvons en faire jusqu’à quatre par jour !... »

Tout comme celle de Nu, les autres familles du village ont pu faire construire des maisons en dur, équipées de téléviseurs, et s’offrir des motos. Leurs enfants vont à l’école, voire à l’université. Et forcément, la position de la femme dans la famille s’améliore aussi. Vo Thi Thuy, chef de l’Association des femmes de Lao Bao :

« Autrefois, elles étaient très timides et ne participaient guère aux activités communautaires. Aujourd’hui, elles sont plus confiantes. Chacune a de deux à trois téléphones portables pour contacter ses différents clients, vietnamiens ou laotiens. »

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La maison confortables de Ho Thi Nu


Ces femmes transporteuses participent aussi activement au maintien de l’ordre. Lorsqu’elles découvrent des cas de fraude fiscale ou de contrebande, elles alertent immédiatement les autorités.  Nguyen Thi Thuong :

« Toutes celles qui sont membres de notre groupe respectent les réglementations du poste-frontière. On n’aide pas les gens à passer illégalement la frontière. On ne transporte pas de marchandises illicites. Heureusement que depuis la création du groupe, tous les membres respectent rigoureusement ces règles. »

Depuis 2008, dans le cadre du mouvement « Etudier et suivre l’exemple moral du président Ho Chi Minh » et à l’appel de l’Association des femmes du village de Ka Tang, chaque membre du groupe réserve quotidiennement une poignée de riz à l’intention des foyers en difficulté. En plus, chacune fait don chaque mois de 20.000 dongs pour aider les familles en difficulté du groupe et du village. Ho Thi Hanh, l’une des bénéficiaires de cette caisse humanitaire :

« Notre maison a été incendiée. Les femmes du groupe nous ont donné tout ce qu’elles pouvaient : des casseroles, des bols, du riz et même des contrats de transport. »

Pour ces femmes, le groupe de transport n’est pas simplement une corporation de travail, mais aussi un lieu d’échange et de partage.

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