« C’est un endroit bouleversant, je trouve, et qui en tout cas m’en apprend beaucoup sur toutes ces années de guerre… »
C’est dans ces termes que Nguyen Thi Hoa Ly, de Hanoi, nous transmet les émotions qu’elle ressent en découvrant l’exposition. Celle-ci est divisée en plusieurs zones thématiques. Dans celle qui porte sur le thème « Faire face aux B52 », on peut voir des maisons brûlées, des abris couverts de pailles, l’hôpital de Bach Mai de Hanoi et le pont de Ham Rong, à Thanh Hoa, complètement dévastés... Ces images nous font revivre ces 12 jours et 12 nuits de décembre 1972 qu’Hanoi a passés sous les bombes américaines.
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Steve Krenz, un Américain qui a combattu au Vietnam dans les années soixante, est tout ému de voir, dans la zone intitulée « Hilton-Hanoi », des images des pilotes américains emprisonnés ici: Everett Alvarez Jr, le premier à avoir été capturé au Nord-Vietnam, Walter Eugene Wilber, dont l’avion de combat a été abattu dans la province de Nghe An en 1968... Il apparaît de toute évidence que ces prisonniers ont été très bien traités, voire protégés par les cadres vietnamiens. « J’ai participé à la guerre au Vietnam, nous révèle Steve Krenz. Il y a deux points de vue possibles : celui des gens d’ici et celui de ceux qui ont participé directement aux combats… Moi, j’y ai été obligé… Il me reste à espérer que le temps pourra guérir mes blessures… Je constate en tout cas que les relations entre nos deux pays s’améliorent : c’est déjà beaucoup. »
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La zone « Le jour du retour » regroupe des images et des objets qui se rapportent à la remise des prisonniers, suite à la signature des Accords de Paris le 27 janvier 1973. Des sourires, mais aussi des larmes, en ces jours de retrouvailles... « Je suis très heureux d’avoir vu cette exposition, nous confie David Bruley. Mon père a combattu au Vietnam. Ici, j’ai découvert une réalité toute autre que celle qu’on m’avait apprise auparavant ».
Dans la dernière zone, « Cultiver l’avenir », on peut constater que le peuple vietnamien aspire à la paix et qu’il veut regarder de l’avant. Dès 1973, le gouvernement vietnamien a commencé à rechercher et à faire rapatrier les ossements des militaires américains portés disparus pendant la guerre. Depuis 1989, ce travail est effectué avec la coopération des Etats-Unis.
« J’ai des amis qui ont été geôliers, ici, nous explique Nguyen Quoc Thinh, un visiteur de Hanoï. Ils m’ont dit que les prisonniers américains étaient très bien traités. L’exposition le montre bien, d’ailleurs : le gouvernement a traité les prisonniers américains avec humanisme. Les relations entre les deux pays sont très bonnes maintenant. »
Avec près de 250 images et objets, l’exposition nous donne l’image d’un pays certes fier de l’héroïsme avec lequel il a su se défendre, mais avant tout désireux de vivre en paix et en harmonie avec les autres peuples.