Photo: Xén
|
Phuong Huyên habite le quartier Quán Thánh, à Hanoï. C’est une vraie timbrée des produits made in Japan, surtout lorsqu’il s’agit de vaisselle. «J’ai toutes les adresses de vaisselles japonaises à Hanoï», nous raconte-t-elle. «C’est beau, c’est sophistiqué, c’est exotique... Je cherche aussi très souvent sur internet. Quand je trouve quelque chose qui me plaît sur Facebook, j’appelle tout de suite le vendeur pour réserver et dès que j’ai un créneau de libre, je fonce pour pouvoir rapporter un nouveau petit trésor. Eh oui!... Imaginez que quelqu’un d’autre convoite le même!... Je ne peux pas prendre le risque».
Photo: Xén
|
Huyên m’amène à l’une de ses adresses habituelles. Nichée au quatrième étage d’un immeuble collectif de la rue Ngô Quyên, la boutique n’est pas d’un accès très aisé, mais elle est de celles qui valent le détour. Porte coulissante de bois, rideau Noren bleu marine, table basse en bambou, espace parfumé par l’encens de santal... Xén - c’est le nom de la boutique en question - nous plonge en plein Japon d’estampe…
Photo: Xén
|
Huyên se livre à son activité préférée, c’est-à-dire fouiller les six étagères remplies de bols, de théières ou de vases pour trouver son coup de cœur du jour. Les objets y sont rangés en fonction de leur prix.
Photo: Xén
|
«Ce rayon est à trois étoiles. Les plus cher sont là, les prix varient entre 300 et 500 mille dôngs. Les objets ou ensembles d’objets que vous voyez là sont uniques. Celui-là, c’est du deux étoiles: entre 100 et 300 mille dôngs. Les modèles sont moins extraordinaires mais c’est irréprochable au niveau de la qualité. Le reste se vend au poids, c’est à 100 mille dôngs le kilo. Il y a quelques petits défauts mais très minimes et pas très visibles», nous explique Liên, la propriétaire de Xén.
Photo: Xén
|
Collectionner de la poterie japonaise… Un passe-temps auquel se livrent bien des Hanoïens: ceux d’entre eux, en tout cas, qui aiment le beau à bas prix et qui connaissent les bons plans. Mais pourquoi les prix sont dix fois moins élevés qu’en Europe?
«La céramique japonaise, à Hanoï, c’est en général de la seconde main ou du déstockage. Les articles arrivent au Vietnam en containers et c’est à partager entre propriétaires de boutiques. Les prix sont très abordables, du coup. Mais il y a aussi plusieurs types de boutiques. La mienne propose de la vaisselle et des objets mignons, des coffrets à bijoux, des assiettes pour déposer de l’encens... dans d’autres boutiques, on trouve de la vaisselle pour les restaurants ou des objets de décoration», précise Liên.
Photo: Xén
|
Pour bien choisir un objet dans un gros monticule de vaisselle, bien évidemment, il faut avoir des astuces. «Pour juger de la qualité d’un vase, frappez-le légèrement du doigt. Si le son est grave, c’est de mauvaise qualité, mais s’il sonne plus sec, il faut le prendre tout de suite. Pour les bols, les assiettes ou les plateaux en céramique, il faut observer la couleur et vérifier s’il y a des traces de craquelure. Ça marche toujours!», nous dit-Huyên.
Photo: Xén
|
Qu’elle soit chère ou bon marché, neuve ou d’occasion, la poterie japonaise, qui représente le raffinement esthétique du pays du soleil levant, continue de nourrir les fantasmes d’un Japon éternellement traditionnel et sophistiqué.