S.O.S, patrimoine folklorique en perdition !

Lan Anh
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(VOVworld) - Musiciens-nés, les San Chi vivent au rythme de leurs chants folkloriques... Malheureusement, c’est plutôt « vivaient » qu’il faudrait dire, car faute d’être préservé comme il le mériterait pourtant, leur patrimoine musical risque de disparaître corps et biens. A moins que...    

(VOVworld) - Musiciens-nés, les San Chi vivent au rythme de leurs chants folkloriques... Malheureusement, c’est plutôt « vivaient » qu’il faudrait dire, car faute d’être préservé comme il le mériterait pourtant, leur patrimoine musical risque de disparaître corps et biens. A moins que...    


S.O.S, patrimoine folklorique en perdition ! - ảnh 1
Les San Chi du hameau de Ho chantent des airs folkloriques lors de la Fête de l’union nationale
Photo: Lan Anh/VOV5

 

Les chants folkloriques ont bercé des générations de San Chi. Ils sont pour eux ce que le  quan ho est aux Kinh ou le sluon aux Tày et aux Nung. D’où viennent-ils, ces chants ? Nul ne saurait le dire. Toujours est-il qu’ils ont toujours fait le bonheur et la fierté de ce groupe ethnique. Tran Van Thuy, un chanteur chevronné de la commune de Kien Lao, province de Bac Giang :

« Les vrais moments de convivialité ne manquent jamais et les chansons populaires sont là pour nous le rappeler. Chanter, c’est notre manière à nous de déclarer notre flamme à l’élue de notre coeur, d’adresser des voeux de bonheur à un jeune couple ou des voeux de longévité aux plus âgés... »     

C’est donc en musique que les San Chi manifeste les sentiments qui les animent. A ce jour, on leur connaît 100 airs nuptiaux, 500 chants diurnes et 1.000 chants nocturnes : un vaste répertoire donc, mais qui n’est en fait qu’une partie infime d’un véritable trésor folklorique, un trésor qui a d’ailleurs été reconnu par le gouvernement en tant que patrimoine national en 2012. Ly Hong Vien, chef de l’antenne du Front de la patrie du Vietnam dans le hameau de Ho, un hameau de la commune de Kien Lao :

« Nos chants folkloriques sont inscrits au patrimoine immatériel national, ce qui nous engage, en termes de préservation, d’autant plus que dans ce domaine, il y a urgence... Il faudrait vraiment que tous les clubs de chansons populaires puissent retrouver une seconde jeunesse, qu’ils ne soient pas réservés aux plus de 30 ans !... »        

« Les plus de 40 ans »... Eh oui, c’est là que le bât blesse. Comment préserver une culture folklorique dont la jeune génération se détourne inexorablement ? Allez donc expliquer à un jeune d’aujourd’hui que tous ces chants folkloriques sont importants à préserver à l’heure où, Internet aidant, la musique de variété envahit tout !... Une gageure... Il n’empêche. Certains, comme Tran Van Thuy, ne baissent pas les bras et s’échinent à se faire les hérauts d’un répertoire qui sans eux, aurait déjà périclité pour de bon. On sent néanmoins poindre de l’inquiétude dans leurs propos...     

« Si on ne met pas le paquet sur le travail se sauvegarde, tout ce patrimoine folklorique sera voué à l’oubli. Je tiens depuis 2014 une classe de chants à l’attention des habitants de mon hameau. Bien que tout soit gratuit, il n’y a que sept ou huit enfants dans la classe... Je suis prêt à accueillir tout le monde à bras ouverts, mais je voudrais vraiment que les jeunes s’intéressent à notre patrimoine musical, pour qu’ils puisent reprendre le flambeau plus tard. »   

Les chansons folkloriques rythment l’existence de notre ethnie, estime Tran Van Thuy, avec une sincérité et une conviction que l’on aimerait voir partagée davantage.

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