Les gongs de l’ethnie Muong

Phong Quyen
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(VOVworld) - Le gong est un peu l’instrument fétiche des ethnies vietnamiennes. Il l’est en tout cas pour les Muong, qui vivent suspendus à ses vibrations, de la naissance à la mort.
(VOVworld) - Le gong est un peu l’instrument fétiche des ethnies vietnamiennes. Il l’est en tout cas pour les Muong, qui vivent suspendus à ses vibrations, de la naissance à la mort.

Les gongs font partie intégrante de la spiritualité des Muong. En plus d’être l’une de leurs traditions ancestrales, ils témoignent de leur créativité et de leur sens esthétique.

Les gongs de l’ethnie Muong - ảnh 1 

Un ensemble de gongs se compose de 12 unités, symbolisant les 12 mois de l’année. Ces 12 gongs se divisent en trois collections, respectivement baptisées : chieng dàm, chieng bồng et chieng tlé. On joue de ces gongs pendant les 24 cérémonies communautaires : inauguration d’une nouvelle maison, mariage, fête de descente aux champs, pour ne citer que celles-là...

Au sein des communautés vivant sur les Hauts-Plateaux du Tây Nguyên, seuls les hommes ont le droit de faire sonner le gong, tandis que chez les Muong, cet honneur est réservé uniquement aux femmes. Et si le tambour de bronze était l’apanage des classes aisées de la société féodale, le gong était et est resté celui des couches plus populaires. Bui Chi Thanh, chercheur :

« Depuis le 11ème siècle, la culture du gong ne cesse de s’épanouir chez les Muong.  Pour les Muong, le gong a une charge symbolique très importante. »  

Les gongs de l’ethnie Muong - ảnh 2

C’est naturellement dans la province de Hoa Binh, qui passe pour être le fief des Muong, et plus précisement dans le district montagneux de Tan Lac, que l’on peut trouver les plus grands ensembles de gongs. Mais c’est la commune de Phu Vinh qui bat tous les records avec près de 400 instruments. À Phu Vinh, chaque foyer possède au moins un gong. Mais certaines personnes possèdent encore des ensembles de 12 instruments, hérités de leurs ancêtres. C’est le cas de Bui Van Nuom, que nous écoutons.

« Mes parents nous ont légué ce trésor que nous entretenons avec le plus grand soin. Nous participons souvent aux festivités du village avec ces gongs. Il est hors de question de les vendre ! »     

Phu Vinh est une commune dans laquelle il existe des traditions liées au gongs. La coutume exige par exemple que l’on frappe trois coups de gongs durant la nuit du passage à la nouvelle année par saluer les ancêtres, lesquels ne daigneraient pas venir participer aux festivités à moins que leurs âmes n’aient été éveillées par les vibrations de leur instrument fétiche. Bui Thi Anh, une villageoise :

« On ne vendra jamais nos gongs, même s’il ne reste plus rien à manger ! Rien ne pourra remplacer le son des gongs. Beaucoup de gens seraient prêts à nous les acheter, mais c’est hors de question ! »      

Les autorités s’efforcent depuis quelques années de remettre à l’honneur les festivités au cours desquelles on ressort les gongs. Prenons l’exemple de la fête de Khai Ha - la descente aux champs - où 400 gongs ont résonné dans toute la contrée de Muong Bi… Bui Van Dung, président du comité populaire de Phu Vinh :

« Nous avons lancé une grande campagne de sensibilisation. Les gens ont répondu favorablement à notre appel. »    

À noter, pour finir, que l’espace culturel des gongs Muong a été reconnu par le gouvernement comme patrimoine immatériel national.

Voilà, le gong a sonné, il est temps pour nous de rendre l’antenne et de vous donner rendez-vous la semaine prochaine pour de nouvelles pérégrinations ethnico-chromatiques. 


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