Les courses hippiques des Mong

Hai Huyen - Bui Hang
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(VOVworld) - Les Mong nourrissent un lien étroit avec les chevaux, qui sont pour eux des compagnons de route, mais aussi de compétition.

(VOVworld) - Les Mong nourrissent un lien étroit avec les chevaux, qui sont pour eux des compagnons de route, mais aussi de compétition. Ces passionnés du trot adorent aussi la vitesse. Ils ont même une course hippique bien à eux, et, comme vous allez le voir, pour du sport, c’est du sport ! Cette année, la compétition a eu lieu à Dong Mo, au village des ethnies vietnamiennes. Elle a mis aux prises des « jockeys » venus de la province de Lào Cai.
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Essayons tout d’abord de planter le décor. Les parties en présence : 8 paires de chevaux, pour des courses en duels. Jusque-là, rien de sensationnel. La touche de pittoresque, c’est dans les tenues des « jockeys » - appelons-les ainsi puisque c’est l’usage pour les courses hippiques -  qu’on peut la trouver : casques en plastique pour les uns, chaussures de toile pour les autres… Certains sont carrément pieds-nus ! Pas d'étriers ? Qu'à cela ne tienne… Ces cavaliers montagnards, habiles et braves de nature, ont toujours été habitués à monter à cru.

L’hippodrome ? En ébullition ! Il faut dire que c’est à une véritable course à la Ben-Hur qu’il nous est donné d’assister, une course sans équivalent, si ce n’est peut-être le célébrissime palio de Sienne, en Italie. Question fureur, poussière et vivats de la foule, la comparaison tient tout à fait la route. Ceux qui tiennent beaucoup moins bien la route, en revanche, ce sont les malheureux jockeys qui se retrouvent violemment désarçonnés au gré d’un virage négocié à la vitesse de l’éclair. C’est sauvage, mais magnifique ! « J’ai toujours eu la passion des chevaux, depuis que je suis tout petit, nous dit Vàng Van Quyet vient d’achever un premier tour de piste. C’est instinctif, chez moi, de monter sur le dos d’un cheval et de trouver mon équilibre. Et dès que cet équilibre est un tant soit peu menacé, je le sens tout de suite ! »    

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Quant à Vàng Van Cuong, l’adversaire de Vàng Van Quyet, il indique :  « Il faut pouvoir comprendre son cheval. Il faut savoir lui parler, l’écouter… C’est comme qu’on peut savoir s’il est bien disposé ou non. »    

Comment manipuler le harnais ? Quels sont les qualités d’un bon cheval ? Vàng Van Quyet nous fait savoir : « C’est un peu comme pour une moto, mais en plus difficile, quand même ! Il faut savoir dicter sa volonté à l’animal. C’est d’ailleurs pour ça qu’on prend des poneys : ils sont plus dociles. Un bon cheval ? mmm… C’est un cheval qui a l’air intelligent, de jolies pattes, des sabots puissants… Et puis une poitrine bien développée, bien sûr ! »

Un an d’entrainement est nécessaire à un cheval de compétition. De l’entrainement, mais aussi de la tendresse, de l’amour… Une véritable câlinothérapie, somme toute, qui pourrait surprendre, au premier abord, de la part de ces hommes rudes… Mais comme partout ailleurs, il semblerait que les gâteries paient, et que la docilité ait un prix que certaines montures s’entendent fort bien à négocier !

« Les chevaux ont besoin d’un régime alimentaire modéré, raconte Vàng Van Cuong . Il leur suffit de 50 kilos d’herbes hachées et 500 grammes de maïs en poudre bien cuits par jour. »

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Les chevaux font partie intégrante du quotidien des Mong. A flanc de montagne, ils restent bien sûr leur principal moyen de transport. Mais ils sont surtout un objet de fierté, notamment pour les jeunes tout juste sortis de l’adolescence qui éprouvent  leur virilité naissante en se lançant dans de folles cavalcades en pleine nature.     

Et la compétition, là-dedans ? Le plaisir de gagner, d’être le meilleur ? Non, visiblement, ce n’est pas ça. Un moyen de séduire sa belle ? Bien possible. L’occasion de s’offrir des sensations fortes, de vivre des moments intenses et éxubérants ? Certainement…

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