Le “badminton” Mông rapproche les gens. Photo: VOV

Selon la légende, lors d’une promenade printanière sur Terre, un garçon du monde céleste serait tombé amoureux d’une fille. Il buvait énormément et chaque fois qu’il était ivre, il invitait la fille à jouer à un jeu pour désaouler. Ce jeu consistait à frapper un volant et à faire en sorte qu’il ne tombe pas, d’abord à main nue, puis avec des raquettes en bois. C’est comme le badminton, à ceci près que chez les Mông, ce jeu se pratique uniquement comme un exercice du corps. Ils n’en font pas un sport avec des règles précises ni n’organisent de compétitions. Dans ce jeu, il n’y a ni vainqueur ni vaincu.

Pour les Mông de Quan Ba, rien ne peut égaler leur joie de préparer la plus belle raquette et le plus beau volant pour les fêtes où ce jeu est un élément indispensable. Le jeune Vàng Ngoc Xuân nous explique pourquoi. 

«Nous les Mông avons beaucoup de jeux traditionnels tels que la toupie, le tir au bâton ou le tir à la corde, mais le plus joyeux est le jeu avec le volant. Tout le monde peut en jouer, c’est super !», nous dit-il.

La raquette est faite de bois d’arbres de la famille des Méliacées ou de pin, lequel bois a la particularité d’être léger et solide. Au contact du volant, il donne des toc toc très joyeux. Vuong Thi Sim, une autre Mông de Quan Ba, a l’habitude de confectionner avec son mari des raquettes et des volants pour chacun des membres de la famille à l’occasion des fêtes. 

«Pour que le volant puisse voler haut et faire de belles pirouettes en l’air, on doit planter 5 ou 7 plumes de coq sur un petit morceau de bambou vieux et droit. En ce qui concerne la raquette, il faut choisir une planche de 35 à 40 cm de long et de 25 à 30 cm de large. On en arrondit une extrémité pour faire le manche et on aplatit le reste pour frapper le volant», explique-t-elle.

Le “badminton” est une valeur spirituelle et culturelle du peuple Mông. Photo : VOV

Sur des terrains vagues, des couples échangent volant et regard affectueux. Selon la croyance des Mông, si un couple de joueurs parvient à garder en l’air le volant plus de dix minutes, cela signifie qu’ils sont prédestinés l’un pour l’autre. Cependant, ce jeu n’est pas uniquement réservé aux rencontres galantes, souligne Vuong Thi Sim. 

“Tout le monde peut jouer à ce jeu, y compris les personnes âgées et les enfants. Ce jeu joyeux contribue à souder la communauté et à nous rapprocher à l’occasion des fêtes», ajoute-t-elle.

La province de Hà Giang regorge de beaux paysages. Ses hautes montagnes peuplées de minorités ethniques, a fortiori de Mông, méritent vraiment le détour, ne serait-ce que pour leur diversité culturelle, dont ce «badminton» on ne peut plus authentique.