(VOVworld)- Placées sous la protection des forces célestes et de Giàng, leur génie suprême, les Raglai vivent dans la prospérité. Ils manifestent leur gratitude à l’égard de Giàng par diverses festivités, dont la fête du nouveau riz, la plus importante de l’année.
Les Raglai célèbrent donc le riz, la plante vivrière sacrée de leur ethnie. Les rituels commencent par la cérémonie d’accueil de Giàng, garant d’une abondante récolte, que la communauté invoque ici pour s’attirer une nouvelle année clémente et prospère. Quelle est l’origine de ces rituels ? Nul ne saurait le dire.
« Les Raglai accordent une grande importance à tout ce qui touche à l’agriculture. La fête du nouveau riz le démontre bien, d’ailleurs. Il s’agit non seulement de démarrer la saison sous les meilleurs auspices, mais aussi de remercier les forces célestes et l’ensemble de la communauté, car il ne faut pas oublier que chez les Raglai, le sens communautaire est très fort . » dit Mau Quoc Tien, folkloriste.
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L’arrivée du printemps coïncide bien sûr avec le début de la saison agricole. Dans chaque maisonnée règne une ambiance de fête. Les femmes commencent à préparer les offrandes rituelles : un coq, du riz, du maïs, des noix d’arec, des feuilles de bétel, et surtout, une jarre d’alcool parfumé. Elles choisissent ce qu’il y a de meilleur pour les génies. Quant aux hommes, ils partent en quête de jolis arbres, qui servent ensuite à faire les perches de rituels, sous lesquelles ont lieu les cérémonies. « Oh Giàng, mon Dieu ! Une année vient de s’écouler. Une nouvelle année arrive. Grâce à vous, nous sommes tous heureux. Veuillez descendre dans ce monde pour que nous puissions vous témoigner notre gratitude !...» La cérémonie elle-même commence par ces invocations, prononcées par un maître de rituels. Ensuite, la tradition veut que chacun vide un bol rempli d’alcool, en guise de voeux de bonheur et de santé, le tout au son des flûtes de pan et des gongs.
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Après les rituels, place aux festivités. Concours de cuisson de riz, compétitions de tir à l’arbalète, spectacles folkloriques, rien ne manque ! Et naturellement, la journée se termine par un festin pantagruélique au cours duquel tout le village s’empiffre au son des gongs. :
« Tour à tour, chaque famille organise sa fête du nouveau riz. Le voisinage est toujours invité. » souligne Mang Khe, un patriarche.
En ces jours fastes, tous les conflits sont mis entre parenthèse. Les jarres d’alcool que l’on vide allègrement sont là pour entretenir un climat de liesse et de concorde, bienvenu après une année de labeur acharné.