Le dessin à la cire d’abeille est un métier artisanal traditionnel des femmes Mông. Photo: VOV |
Le dessin est l’étape la plus ardue et la plus importante de la confection d’un habit Mông, dont il décide à la fois de l’esthétique et de la valeur matérielle. Comme pour la confection elle-même, c’est l’affaire des femmes.
Le procédé est le suivant: faire fondre de la cire d’abeille, aplatir le tissu et dessiner dessus à l’aide d’un stylet en bambou. La dessinatrice doit impérativement se mettre à côté du feu pour pouvoir tremper son stylet dans de la cire d’abeille chauffée aux braises. Ça lui prend facilement une semaine, voire plusieurs mois, pour dessiner sur un tissu suffisamment grand pour confectionner une jupe. Les dessins finis, le tissu sera bouilli, teinté à l’indigo et séché au soleil, avant de pouvoir servir à la confection. Les motifs de décoration traditionnels sont le triangle, la spirale, la pièce de monnaie percée ou encore la croix. Mais chaque dessinatrice a sa propre façon de dessiner et peut donner libre cours à son imagination, comme nous l’affirme Hang Thi Giàng, une Mông de la commune de Pha Mu, dans le district de Than Uyên.
«Quand j’étais toute petite, j’ai vu des dames dessiner sur les tissus avec de la cire d’abeille. Elles m’ont appris cette technique que je pratique régulièrement pour préserver l’identité Mông, et à mon tour, je vais la transmettre à mes enfants», nous dit-elle.
La préservation des traditions culturelles est une priorité de l’union de la jeunesse communiste de la commune de Pha Mu, déclare Giàng A Tua, l’un de ses membres.
«Le dessin à la cire d’abeille est un métier artisanal traditionnel riche en valeurs historiques, culturelles et artistiques. Nous sommes déterminés à sauvegarder et à valoriser ce savoir-faire qui traduit l’habileté et la délicatesse des femmes Mông», assure-t-il.
Les techniques et les savoir-faire sont transmis de génération en génération. Photo: VOV |
Les autorités locales encouragent les femmes Mông à transmettre leur savoir-faire aux jeunes, mais aussi à en faire une attraction pour faire venir les touristes. Hoàng Phi Hùng, président du comité populaire de Pha Mu, nous en dit plus.
«Nous avons dans notre commune une cinquantaine de femmes âgées de 15 à 45 ans qui pratiquent le dessin à la cire d’abeille. Les plus âgées transmettent la technique aux plus jeunes par voie orale et de façon directe. Afin de préserver et de valoriser cette tradition, nous organisons chaque année des concours de défilé en habit traditionnel, de tissage et de dessin», indique-t-il.
Aujourd’hui, les tissus comportant des dessins à la cire d’abeille ne servent plus uniquement de cadeaux entre proches, mais sont aussi devenus des souvenirs prisés des touristes. Une opportunité pour redonner une nouvelle jeunesse au métier ancestral et augmenter les revenus des locaux.