Nông Van Hô, un chaman à Na Ri. Photo: Village culturel et touristique des ethnies vietnamiennes |
“Selon la tradition, les familles ayant encore leurs deux parents qui ont 70 ans et plus souhaitent à ceux-ci longévité lors de leurs anniversaires et à l’occasion du Nouvel An lunaire, quand les descendants sont réunis au grand complet. Ils profitent de cette occasion pour organiser une autre cérémonie, qui consiste à chasser les malchances de l’année”.
C’étaient les explications de Nông Van Hô, un chaman qui a conduit plusieurs cérémonies de célébration de la longévité à Na Ri, un district rattaché à la province de Bac Kan.
Les offrandes. Photo: Village culturel et touristique des ethnies vietnamiennes |
Outre des fruits et des friandises, les offrandes incluent 4 bols de riz cru, 5 tasses de thé, 4 coqs, 2 poules, deux paniers contenant chacun un oeuf bouilli couverts d’une pâte de riz gluant de 15 à 20 cm de diamètre, ainsi que 10 autres pâtes plus petites. Nông Van Cuong, un habitant de Na Ri, vient d’organiser une cérémonie de ce genre pour sa mère de 80 ans.
“Ma mère a 80 ans, cette année. Bien que l’État ait organisé, pour elle et les autres octogénaires, une cérémonie de célébration, la tradition Nùng veut qu’on lui organise une autre dans le cadre familial. La tradition exige aussi qu’on organise cette cérémonie trois ans de suite. Autrefois, la célébration avait lieu de nuit, mais maintenant, on peut le faire en journée”, nous fait-il savoir.
Un chaman est invité pour conduire la cérémonie en chantant.
“Ce jour est un jour faste, les enfants et les petits-enfants organisent cette cérémonie pour souhaiter longévité à leurs parents et grands-parents. Ces grains de riz sont destinés à allonger le pont de vie de ces derniers. Qu’ils vivent en bonne santé et en joie avec leurs descendants!”, prie le chaman.
Les prières prononcées, le chaman effectuera le rite de balayage de la maison pour chasser les malchances.
Le respect des seniors est une tradition commune aux 54 ethnies vietnamiennes. Par cette cérémonie de célébration de la longévité, les Nùng ont donné à cette tradition une dimension spirituelle, qui mérite d’être méditée.