 B’hLing Bloo. Photo: VOV |
À plus de 70 ans, B’hLing Bloo tresse tous les jours des plateaux, des paniers et des hottes. Pour ce Co Tu de la commune de Sông Kôn, il ne s’agit pas que de créer des revenus supplémentaires pour sa famille, mais aussi de préserver un métier ancestral.
«Je tiens beaucoup à ce métier traditionnel qui donne des produits pour un usage quotidien et apporte des revenus supplémentaires. Même durant l’épidémie de Covid-19, nous avons continué à tresser et à transmettre aux enfants ce savoir-faire», nous dit-il.
La patience et la minutie sont les deux qualités essentielles que doivent avoir toutes celles et tous ceux qui veulent pratiquer la vannerie dans la plus pure tradition Co Tu. Il faut aller chercher du bambou dans la forêt, le faire sécher, le rendre plus résistant aux termites, le solidifier… Le tressage n’est que l’étape finale qui prend déjà entre 5 et 7 jours. Chaque hotte se vend entre 200.000 et 500.000 dôngs, alors que les paniers et les plateaux, en fonction de leur taille, peuvent se vendre entre 170.000 et 1.500.000 dôngs. Le problème est que les jeunes ne s’intéressent pas beaucoup à ce travail, constate A Rât Trung, le vice-président du comité populaire de la commune de Sông Kôn, dans le district de Dông Giang.
«Modernisation oblige, les métiers traditionnels en général, le tissage et la vannerie des Co Tu en particulier, sont menacés de disparition. Nous encourageons les artisans et les villageois à préserver ces savoir-faire qui participent de leur identité culturelle. Mais c’est difficile. Les artisans chevronnés se font rares et à défaut d’une bonne organisation, les coûts de production restent élevés et leurs produits se vendent mal», déplore-t-il.
 Quelques produits de vannerie. Photo: VOV |
Face à cette situation, les autorités locales encouragent la création de groupes coopératifs ou les regroupements de foyers, l’idée étant d’augmenter la productivité, d’améliorer la qualité et de diversifier les produits. Elles aident également les producteurs à trouver des débouchés stables, comme nous l’explique Dô Huu Tùng, vice-président du comité populaire du district de Dông Giang.
«Nous avons organisé plusieurs rencontres avec d’autres districts pour présenter nos produits du terroir. Prochainement, nous allons identifier les foyers de tissage et de vannerie qui méritent d’être protégés. Nous allons également renforcer la sensibilisation de la population à la préservation des traditions culturelles et à leur transmission aux jeunes générations. Mais l’important sera d’aider les autochtones à gagner des revenus supplémentaires grâce au tourisme», indique-t-il.
Depuis quelques années, la province de Quang Nam finance des cours de vannerie traditionnelle destinés aux jeunes Co Tu, qui ont appris à confectionner des souvenirs pour touristes.