Photo: Ngoc Anh/VOV5 |
Muong Nhe 2, donc. 20 foyers, 130 habitants, majoritairement des Môngs en provenance de localités avoisinantes. C’est en 2012 que le village a été créé, dans le cadre du projet 79, un projet gouvernemental qui vise à stabiliser certaines franges de la population en leur offrant de vraies possibilités de développement: exactement ce qui s’est passé à Muong Nhe 2 dont les habitants ont pu bénéficier d’assistances, aussi bien en termes de logement que de terres arables. Pour Vui Van Nguyên, le président du Comité populaire du district de Muong Nhe, les résultats sont en tout cas probants...
Photo: Ngoc Anh/VOV5 |
«La principale vertu de ce projet 79 aura été d’apporter de la stabilité à des gens qui en manquaient cruellement et de leur offrir les conditions d’un décollage économique», nous dit-il. «On a surtout mis l’accent sur la répartition des terres, sur la stabilisation de la production et sur la modernisation des infrastructures… Mais on s’efforce aussi de garantir le bien-être social et d’obtenir auprès des banques des prêts immobiliers.»
Il faut croire que Muong Nhe 2 est né sous une bonne étoile… À défaut d’anges gardiens, ses habitants peuvent compter sur l’État, qui leur concocte des programmes de soutien au développement. Entre la nouvelle ruralité et les différents programmes de lutte contre la pauvreté qui ont été mis en place, ils sont même particulièrement choyés. Si on ajoute à cela les nouvelles races d’élevage qui leur ont été offertes par les autorités locales et les ateliers de formation organisés à leur intention, on en arrive presque à les envier. Eux, en tout cas, semblent tout à fait satisfaits de leur sort. Et ce n’est pas Lo Thi Quyêt, une villageoise issue de l’ethnie Thai, qui nous prétendra le contraire.
Des cadres locaux rendent visite à Lo Thi Quyêt. Photo: Ngoc Anh/VOV5 |
«Avant, on avait beaucoup de mal à joindre les deux bouts. J’avais une maison dont le toit était troué et menaçait d’être emporté au moindre coup de vent. Mais ça, c’était avant. Grâce aux aides de l’État, j’ai pu enfin me faire construire une maison en dur», nous raconte-t-elle.
Autrefois nomades, les habitants de Muong Nhe 2 ont commencé par déboiser des parcelles entières pour y pratiquer la culture sur brûlis. Mais ils se sont rapidement aperçus qu’ils nageaient en plein archaïsme et qu’il était urgent d’opter pour une approche plus moderne. Bien leur en a pris, car désormais ils ont des maisons confortables, des routes, des écoles… En peu de temps, le hameau est devenu une terre de pionniers, attirant à lui toutes sortes de personnes désireuses de se donner une nouvelle chance, à l’instar de Sung A Chai, un Mông originaire de Son La, qui est maintenant un exemple de réussite.
«Dans un premier temps, je suis venu ici en sachant qu’il y avait un projet de plantation d’hévéas», nous explique-t-il. «Au départ, je vivais dans un baraquement, avec toute ma famille. Mais quand le village a été créé, j’ai pu m’y installer et j’ai commencé à prospérer. Maintenant, j’ai une maison en dur. On est neuf, chez moi: trois qui travaillent à la plantation, ma belle-fille qui est enseignante, et mes deux enfants, qui sont à l’université. Et on tourne autour de 10 millions de dôngs par mois.»
10 millions de dôngs, soit à peu près 400 euros: une jolie somme, en milieu rural… Alors, Muong Nhe 2, nouveau pays de Cocagne? Et pourquoi pas?