Les rizières du hameau Tul. Photo: VOV |
Ancienne base révolutionnaire de la province de Dak Lak, Krông Bông est aujourd’hui à l’avant-garde du progrès. 55 ans après avoir été libéré, ce district des Hauts plateaux du Centre a réussi à faire peau neuve et à entrer de plain-pied dans le 21e siècle...
Les gens qui se rendent aujourd’hui à Tul ont bien de la peine à croire que ce hameau était l’un des plus démunis de la commune de Yang Mao, il y a dix ans encore, avec 70% de foyers au seuil de la pauvreté. La route qui mène aux champs a été bétonnée, mais ce n’est pas tout: les technologies ont fait leur apparition dans le production agricole, et les conditions de vie des autochtones s’en ressentent. C’est en tout cas ce qui ressort des propos d’Y Dhak Niê Kđam, le patriarche de la communauté.
«Les infrastructures ont été modernisées», nous fait-il observer. «Maintenant, il y a des routes, des écoles, des dispensaires et pour couronner le tout, l’électricité! Notre niveau de vie s’est considérablement amélioré, et ça nous fait d’autant plus de bien que ce hameau, c’est chez nous, c’est notre terre… C’est quand même merveilleux de pouvoir manger à sa faim, d’avoir du riz en suffisance… Et puis tout ça s’est fait dans un élan d’entraide et de solidarité, et ça aussi, c’est formidable!»
Les habitants décident de miser sur la mécanisation de la riziculture. Photo: VOV |
Khuê Ngoc Diên est aujourd’hui l’une des communes les plus avancées du district de Krông Bông. C’est aussi l’une de celles qui avaient le plus souffert des affres de la guerre. En 1965, elle ne comptait que 163 foyers. Elle a ensuite accueilli de nombreuses personnes venues de Quang Nam et Dà Nang pour développer une nouvelle zone économique. Les forêts ont été reconverties en rizières. Des systèmes d’irrigation ont été installés... Il a suffi qu’en 2003, la commune soit reliée au réseau électrique national pour que les habitants décident de miser sur la mécanisation de la riziculture. Et les résultats sont là: si en 1986, la production vivrière moyenne par habitant n’était que de 80 kilogrammes par an; on en est aujourd’hui à une tonne. Quant au revenu annuel moyen par habitant, il est passé de 16 millions de dôngs (640 euros) en 2015 à 25 millions de dôngs (1.000 euros). Nguyên Van Truong, qui est un cadre de la commune de Khuê Ngoc Diên, veut voir dans tous ces changements l’empreinte du Parti et l’État, mais aussi les efforts conjugués des autorités et des habitants.
«La physionomie de notre commune a nettement changé grâce aux aides et à l’accompagnement du gouvernement, de la province et du district. La population est prête à préserver ses traditions révolutionnaires, à œuvrer à son développement socioéconomique, au maintien de la sécurité et de la défense», nous explique-t-il.
Pour le quinquennat 2020-2025, le district de Krông Bông envisage d’atteindre une croissance annuelle moyenne de 11% et de réduire le taux de foyers pauvres à 9%. Dô Quôc Huong, secrétaire du comité du Parti du district de Krông Bông:
«Actuellement, l’accent est mis sur la modernisation les infrastructures, notamment les voies de communication et les ouvrages hydrauliques», nous indique Dô Quôc Huong, secrétaire du comité du Parti du district de Krông Bông. «Mais nous avons également pour ambition d’établir des zones de production en tenant compte des conditions géologiques, économiques et culturelles spécifiques des ethnies minoritaires, auxquelles nous proposons par ailleurs un certain nombre de nouvelles techniques de production agricole. Tout ça pour faire de Krông Bông une bastion avancée de la nouvelle ruralité».
«Un bastion avancé»… S’il y a 55 ans, Krông Bông s’est battu avec acharnement pour reconquérir sa liberté, c’est désormais pour se développer qu’il lutte, et avec la même énergie...