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La mi-automne est une fête
traditionnelle, une grande festivité culturelle célébrée dans différents pays
asiatiques, dont le Vietnam. Elle tombe le 15e jour du 8e mois lunaire. Ce
jour-là, la tradition veut que l’on gave les enfants de sucreries, que l’on
exécute des danses du lion à leur attention et qu’on leur offre des tambourins,
des lampions, des lanternes, des masques, des figurines en pâte… Autant dire
que nos chers petits trépignent d’impatience, et on les comprend !
Le village de Hao se situe à 40
kilomètres au nord-est du centre-ville de Hanoï. Sa spécialité
artisanale ? Le cuir. Mais ce cuir-là, il est destiné à faire des peaux de
tambourins de la mi-automne ou de tambours, tels qu’on peut en voir dans toutes
les écoles vietnamiennes.
Photo: VOV
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"Avant, les gens d’ici fabriquaient des
tambourins, des masques, des lanternes... Aujourd’hui, il y a de nouveaux
jouets qui ont fait leur apparition. Si vous prenez les masques, par exemple,
on trouve toujours les douze animaux du zodiaque, mais aussi des personnages comme
Sha Sheng, Xuan Zang ou Su Wukong, qui sortent tout droit d’un roman chinois
qui s’appelle « Voyage à l’ouest ». Chez moi, on fabrique environ
20.000 jouets à chaque mi-automne", nous raconte Vu Huy Dông, l’un des seniors
du village.
Pour réaliser des tambourins de la
mi-automne, les artisans doivent se procurer du cuir de bovidé, mais aussi du
bois de manglietia ou de styrax, qui leur servira à fabriquer les cercles. Pour
les masques, il leur suffit de collecter des vieux journaux ou des vieux
cartons.
"On a des moules pour fabriquer les
masques", nous dit Vu Thi Phuc, une villageoise. "Il faut utiliser de la colle
pour fixer des papiers journaux sur le cadre avant d’y appliquer une couche de
papier blanc. Ca fait trois couches, en tout. Ensuite, il faut les
peindre, ces masques. Quand c’est une tête de lion, c’est forcément un peu plus
difficile. Ici, il y a des gens qui sont spécialisés dans les masques, d’autres
dans les tambours. A chacun sa spécialité, après tout ! Ce qui compte,
c’est que le travail soit bien fait", ajoute-elle.
Les artisans de Hao fabriquent des
jouets durant toute l’année. Mais ils connaissent un pic d’activité les 6e et 7e
mois lunaires, eu égard à l’imminence de la mi-automne. Aujourd’hui, même si
les jouets importés représentent une concurrence plus importante, les jouets
traditionnels ont encore la côte, et pas seulement auprès des enfants. Les
touristes étrangers en sont eux aussi friands.
Photo: VOV
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"Chez moi, on accueille des groupes de
touristes étrangers. Il y a des Américains, des Belges, des Français… Il y a
des agences de voyage qui nous les envoient
tout exprès. Un jour, on a même reçu une délégation d’étudiants anglophones
étrangers de Hanoï. Les responsables locaux nous en amènent aussi. En général,
les foyers commerçants reçoivent des crédits préférentiels. Moi, en ce qui me concerne,
j’ai été invité à présenter les produits au village culturel et touristique des
ethnies du Vietnam", nous explique Vu Huy Dông.
Les jouets traditionnels de la mi-automne exercent
toujours un véritable pouvoir d’attraction sur les enfants vietnamiens. Simples
et esthétiques, ils portent en eux un peu de cette âme vietnamienne, dont les
artisans de Hao sont fiers d’être ainsi les ambassadeurs.