Rencontre avec Louis Heliot et Méryl Fortunat Rossi

Phuong Nguyen
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(VOVworld)- Cette semaine, Francophonie nous propose un entretien avec deux experts en cinéma venus de Wallonie-Bruxelles: le conseiller Louis Héliot et le réalisateur Méryl Fortunat Rossi. Au micro de VOV5, ils nous font part de leurs remarques sur le film documentaire vietnamien, et sur l’atelier consacré au court-métrage qu’ils ont animé du 26 au 29 octobre dernier au studio national du film documentaire et scientifique.

(VOVworld)- Cette semaine, Francophonie nous propose un entretien avec deux experts en cinéma venus de Wallonie-Bruxelles: le conseiller Louis Héliot et le réalisateur Méryl Fortunat Rossi. Au micro de VOV5, ils nous font part de leurs remarques sur le film documentaire vietnamien, et sur l’atelier consacré au court-métrage qu’ils ont animé du 26 au 29 octobre dernier au studio national du film documentaire et scientifique.




Rencontre avec Louis Heliot et Méryl Fortunat Rossi - ảnh 1
Le réalisateur Méryl Fortunat Rossi et le conseiller du cinéma Louis Héliott


Louis Héliot: Dans les documentaires vietnamiens - ça fait partie de la tradition vietnamienne, des règles mêmes, imposés aux réalisateurs ici, il faut qu’il y ait une voix off. Il y a plus de liberté offerte aux réalisateurs en Belgique, en France ou ailleurs. Il n’y a donc pas ce côté obligatoire. C’est forcément une différence notable. Cela ne veut pas dire que parce qu’il y a une voix off, ce n’est pas bien. On a cité des films qui ont une voix off et qui sont effectivement très bien, mais disons c’est une façon un peu formatée de concevoir le documentaire. Tandis que chez nous, il y a plus de liberté.

Méryl Fortunat Rossi: J’ai l’impression qu’il y a ici une école qui est très fondée sur la narration, la voix off avec des plans tous assez courts. Ce sont des choses qu’on fait nous aussi, mais qui sont en train de changer.  

VOV5: Vous avez visionné, au cours de cet atelier, le documentaire “L’Alphabétisation sur les nuages” de Nguyen Quang Tuan. Monsieur Héliot vous avez dit que ce film pourrait être présenté au Festival du film ethnographique Jean Rouch…

Louis Héliot: Ce film, “L’Alphabétisation sur les nuages”, nous montre la réalité d’une classe du primaire, avec une jeune institutrice qui a fait ses études en ville, et qui a été nommée par le ministère de l’Education et de la Formation dans ce petit village dans la montagne. Et puis c’est un film qui aborde la situation du mariage des jeunes filles dans cette région. Cette question du mariage forcé des jeunes filles suscite beaucoup de questions en Occident. Et je trouve que la façon que le réalisateur a eu de tourner ces images, et même cette voix off qui fait la lecture du journal intime de cette institutrice... On peut regarder ce film comme un film éthnologique, comme un film éthnographique, parce que c’est un film qui montre la tradition des Mongs, et effectivement avec ces coutumes qui sont différentes de celles de Hanoi, et que c’est très bien fait, très bien filmé. Par rapport à la question de l’éducation, et à celle du mariage des jeunes filles, je pense que à l’UNESCO, c’est un film qui doit permette de réfléchir, de dialoguer, de voir comment on peut aider des institutrices. Pour une fois qu’on a un exemple qui vient du Vietnam, et qui parle au monde entier, cela fait aussi une partie des échanges culturelles entre la Wallonie Bruxelles et le Vietnam.

VOV5: Vous confirmez, Méryl Fortunat Rossi?

Méryl Fortunat Rossi: Oui, c’est un film qui a beaucoup de qualité, et qui peut être montrée en étant encadré. Il faut expliquer un peu d’où ça vient, comment ça a été fait, mais c’est un film très intéressant. Moi, je peux le montrer au festival où il y a des séances pour les enfants. C’est un chose intéressante parce qu’on peut le faire en compagnie des parents, des instituteurs... Donc c’est un film qui est utile, certainement oui.

 

Rencontre avec Louis Heliot et Méryl Fortunat Rossi - ảnh 2

  Source: Délégation Wallonie-Bruxelles au Vietnam

 

VOV5: Vous avez lancé des exercices pratiques avec les stagiaires de l’atelier, et monsieur Rossi, sur votre compte de Facebook, vous avez noté que les stagiaires avaient progressé vite...

Méryl Fortunat Rossi: J’ai fait des exercices pour connaître leur niveau, en fait. Au début, je leur ai dit qu’on allait filmer le micro. Alors on a filmé le micro mais ils ne sont pas du tout posé la question de savoir si on allait filmer avec le visage derrière. Et ils n’ont pas essayé non plus de multiplier les informations par rapport à la première idée. En fait, en deux jours, ils ont déjà appliqué des choses qu’on essayait de leur faire comprendre. Mais ce n’est qu’une suggestion et c’est à eux de continuer. Le but, ce n’est pas qu’ils nous copient. C’est juste point de départ. Vous prenez ou vous ne prenez pas mais au moins ça permet d’avoir une idée de base sur laquelle se jauger.  

VOV5: Une dernière question pour Méryl Fortunat Rossi, qu’est-ce qu’un  bon documentaire?

Méryl Fortunat Rossi: Pour moi, un bon documentaire, c’est comme un bon film. Simplement, à un moment, je rentre dans une histoire et suis happé... Je regarde pas quelque chose qu’on m’explique, je suis plus dans l’histoire... C’est ça qui m’intéresse : être absorbé par l’histoire... Si je veux de l’information, je vais lire des journaux, si je veux m’instruire, je vais lire un livre. On peut faire ça aussi dans un documentaire. Mais moi ce que je veux, c’est que les spactateurs soient absorbés. On peut faire ça avec de l’humour, de manière scientifique, de n’importe quelle manière... L’important c’est d’avoir un moment où je vais être transporté ailleurs.

VOV5: Merci à vous.


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