Guillaume Marchal, «Il faut se laisser surprendre aussi par les personnes qu’on rencontre»…

Phuong Anh
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(VOVWORLD) - Il est jeune, il est talentueux, dynamique, et beau gosse en plus de ça… Attiré par le journalisme dès son plus jeune âge, fraîchement diplômé d’une école de journalisme à Bordeaux, Guillaume Marchal a décidé de tenter sa chance à l’étranger. Canada, Polynésie… Il a fini par atterrir au Vietnam, où il a bien l’intention de rester pour un bon bout de temps. Il a accepté de répondre aux questions de VOVworld et de se confier sur son parcours journalistique peu commun…   

Guillaume Marchal, «Il faut se laisser surprendre aussi par les personnes qu’on rencontre»… - ảnh 1Guillaume Marchal

J’ai toujours été intéressé par le journalisme parce que mon grand-père était lui-même journaliste pour un journal local de Bordeaux, ma ville natale, dans le sud de la France. J’ai beaucoup vécu avec mes grands-parents quand j’étais petit. Mon grand-père m’a toujours parlé de ses expériences et ça m’a beaucoup attiré. Alors aussitôt après avoir décroché le bac, je me suis tourné vers des études de journalisme. Et ça a confirmé ma passion pour le métier qui consiste, selon moi, à transmettre des valeurs, des histoires, et à rencontrer des êtres humains pour partager des histoires avec d’autres êtres humains.

Guillaume Marchal, «Il faut se laisser surprendre aussi par les personnes qu’on rencontre»… - ảnh 2 Guillaume Marchal a travaillé comme journaliste dans plusieurs pays avant de se rendre au Vietnam

VOVworld: Quelles ont été vos premières expériences professionnelles à l’étranger?

Il y a deux ans, j’étais journaliste pour un journal local à Montréal, au Canada. J’écrivais chaque jour des articles. L’année d’après, je suis parti à Tahiti, et j’ai travaillé pendant quatre mois pour un journal local, en Polynésie française donc. J’étais aussi journaliste en presse écrite, là-bas. Et  puis il y a trois mois et demi, je suis arrivé au Vietnam dans l’optique de faire un stage pour le Petit journal qui est un journal d'expatriés francophones. Je me suis vraiment plu au Vietnam et je pense que je vais y rester pour un peu plus d’un an, maintenant...

VOVworld: Pourquoi le Vietnam?

J’ai toujours été attiré par l’Asie, mais je ne savais pas exactement où partir. En fait, je me suis renseigné sur le Vietnam et la culture vietnamienne. J’ai tout de suite accroché et je me suis dit que j’allais voir de mes propres yeux si c’était conforme à ce qui m’avait été présenté. Et voilà, je me sens vraiment bien dans ce pays. J’ai fait plusieurs pays avant mais c’est vrai que j'ai tout de suite accroché, avec le Vietnam. Je me vois bien m’y installer!...

VOVworld: Quelles sont les expériences que vous avez vécues, au Vietnam?

Il y en a beaucoup, en tout genre... Mais si on parle de journalisme, j’ai rencontré des artistes qui m’ont beaucoup marqué. J’ai beaucoup travaillé sur la vie des expatriés, ici. Tous m’ont dit que c’était vraiment un pays où il faisait bon vivre. J’ai eu des expériences journalistiques marquantes, ici. J’ai tourné un documentaire qui devrait sortir dans un mois, à Cat Bà, sur l’équilibre entre le tourisme et la préservation de la nature, et sur ce que faisait le gouvernement vietnamien pour accompagner cette transition. C’était un sujet très intéressant. J’ai pu rencontrer des locaux et faire beaucoup d’interviews. Outre les articles, j’ai toujours eu un attrait pour le son. J’ai fait aussi quelques chroniques radio dont une pour VOVworld, d’ailleurs, sur l’arrivée d’une frégate de la marine française à Dà Nang en avril dernier...

Guillaume Marchal, «Il faut se laisser surprendre aussi par les personnes qu’on rencontre»… - ảnh 3Guillaume Marchal 

VOVworld: Et quel a été votre expérience la plus marquante?

La plus marquante? Je suis parti en Indonésie pour faire le portrait d’un photographe indonésien, et c’est vrai que c’était une belle expérience. Sinon, au Vietnam, le pense que c’est quand même mon reportage à Cat Bà. Je suis allé dans des des villages de pêcheurs le matin très tôt, avec des habitants du coin, et pour voir un petit peu comment se passe la vie là-bas, et témoigner avec ma caméra de tout ce que j’ai vu. Je suis en train de monter les images… J’ai fait six interviews là-bas. J’ai rencontré notamment Loi, qui est un habitant de l’île et qui parle français aussi. Il a appris le français à ses enfants et il tient une agence de tourisme là-bas. Il a pu me renseigner sur tout le contexte qui entoure Cat Bà. Il m’en a appris beaucoup sur l’histoire et la culture de cette île.

VOVworld: D’après vous, quelles sont les qualités requises pour être journaliste?

Pour moi, il faut être curieux, savoir s’ouvrir aux autres et écouter. Et il ne faut pas partir sur un sujet en se disant «OK, je vais ramener ça». Il faut se laisser surprendre aussi par les personnes qu’on rencontre. Je pense qu’à la base, il faut une grande adaptabilité et une grande curiosité. Après, ça coule de source…     

VOVworld: Quels sont les avantages et les inconvénients de ce métier?

Je pense que les avantages, c’est qu’on est souvent amené à être sur des sujets très divers. Personnellement, je pense que c’est très enrichissant parce qu’on apprend beaucoup de choses. Après, c’est à double tranchant, parce que ça peut être un peu fatiguant, parfois, de devoir toujours réinitialiser un petit peu son cerveau et se dire: «Bon, aujourd’hui, c’est un sujet très politique, demain ce sera un sujet beaucoup plus culturel»,  mais il faut trouver un équilibre en soi pour continuer d’être efficace.

VOVworld: Et quelle vision avez-vous de notre métier dans un contexte d'évolution rapide de la technologie aujourd’hui, notamment de l’intelligence artificielle?

À ce jour, on voit beaucoup l’intelligence artificielle remplacer plein de métiers dans plein de domaines. Mais je pense que notre métier, il ne sera jamais remplacé parce que les limites de l’intelligence artificielle, c’est l’humain. Je pense qu’un bon journaliste, c’est avant tout quelqu’un de très humain. C’est important d’informer les gens à une époque où on peut voir passer beaucoup de bonnes et mauvaises informations et c’est ce que je vais continuer à faire tant que je peux. On est dans une époque où la tendance est quand même à des choses qui vont très vite tout le temps, mais je garde quand même l’espoir qu’on puisse séduire le public tout en ayant un contenu beaucoup plus intellectuel, et, on va dire un peu plus lent... Il faut trouver des sujets qui intéressent les gens et puis le faire bien et en toute transparence, pour garder notre profession parce que tout le monde en soi peut être journaliste… Il s’agit juste de sortir quelque chose, de filmer, et chacun peut raconter ce qu’il veut. Mais je pense que ce qui fait l’atout des médias et des journalistes qui travaillent pour des médias, c’est avant tout cette transparence et cette envie de bien faire.

VOVworld: Et votre futur projet?

Mon projet futur, ça serait de reprendre l’antenne du Petit journal de Hanoï en septembre. Ma conjointe est vietnamienne, aussi... On va rester un peu de temps à Hanoi. Et puis après, peut-être, je vais partir vers mon pays pour mieux rentrer ici où je laisse l’avenir et les opportunités me guider.

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