Ouidad Tebbaa, la directrice générale du bureau d’Asie-Pacifique de l’AUF. Photo: AUF

Le projet PURSEA fait partie des projets Erasmus + CBHE 609879. Il est financé par la Commission européenne pour trois ans 2020-2023.

«Au niveau de l’UE, nous avons un programme majeur en faveur de la mobilité dans l’éducation qui s’appelle Erasmus, et dont le volet international est Erasmus+», nous rappelle Tom Corrie, Premier conseiller à la Délégation de l’Union européenne au Vietnam. «Nous avons 51 projets actuellement en cours avec des établissements vietnamiens qui travaillent en collaboration avec des universités ailleurs en Asie du Sud-Est, mais surtout européennes. Le projet PURSEA que nous lançons aujourd’hui, c’est un programme qui est mené par l’Université de Hanoi, en collaboration avec d’autres universités vietnamiennes, cambodgiennes, allemandes, belges et françaises. C’est vraiment, je dirais, une coopération entre l’Europe et l’Asie».

Les représentants des universités à la conférence. Photo : AUF

L’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) co-coordonne et se charge de la gestion administrative et financière du projet.

«Le rôle de l’AUF dans ce projet PURSEA est un rôle à la fois important et modeste», estime Ouidad Tebbaa, la directrice régionale de l’AUF en Asie-Pacifique. «Important parce que c’est la vocation même de l’AUF que d’accompagner ses universités membres dans les défis qu’elles ont à relever, et l’un des défis majeurs stratégiques dans cette région, au Vietnam et au Cambodge particulièrement, c’est la question de l’autonomie des universités. Aujourd’hui, peut-être demain, dans les mois, les années à venir, ces universités vont se retrouver autonomes quant à leur gestion, quant à leur pilotage, quant à leur stratégie de développement et pour cela, elles doivent se préparer en amont à ce type de démarche. Donc la première chose qui a été faite, c’est avec l’Université de Hanoi d’avoir proposé cette thématique pour le cadre de PURSEA et d’avoir organisé des ateliers en novembre 2018 pour que tous les partenaires du projet puissent se retrouver ici à Hanoi et construire ensemble une modalité de ce projet PURSEA. Ceci a été fait et ceci a débouché sur une réussite, comme vous le savez.»   

Le projet PURSEA réunit 15 établissements universitaires et de recherche provenant de l’Asie-Pacifique et de l’Europe. Huit établissements d’enseignement supérieur de l’Asie du Sud-Est, dont six universités vietnamiennes et deux universités cambodgiennes sont les bénéficiaires du projet.

«Notre établissement est l’une des quatre premières universités du Vietnam à avoir accédé à l’autonomie selon les préconisations du ministère de l’Éducation et de la Formation. Mais qui dit autonomie dit gestion efficace. Le projet PURSEA permet d’aider 15 établissements d’enseignement supérieur  désireux de devenir autonomes en matière de stratégie et de plan d’actions», nous indique Nguyên Thi Cuc Phuong, vice-rectrice de l’Université de Hanoi et coordinatrice du projet.

Sieang Phen, de l’Institut de technologie du Cambodge, a quant à lui parlé d’une nouvelle page qui s’ouvre pour les universités cambodgiennes.   

«C’est un projet important parce que notre gouvernement a pour projet de convertir dans les cinq ans à venir les universités cambodgiennes d’enseignement politique en établissements d’enseignement supérieur politique administratif», nous fait-il remarquer. «À ce moment-là, les autorités nous donneront une autonomie administrative et financière. Je crois que le projet PURSEA nous amène vers la réussite parce que nous avons des experts, nous avons des collègues qui ont de l’expérience et qui nous donnent de nouvelles pistes, de nouvelles méthodologies et de nouvelles stratégies. Ces stratégies nous permettront de pouvoir améliorer la qualité de nos projets de formations». 

Les partenaires européens offrent quant à eux leur expertise en gestion universitaire, en formation à l’accompagnement au changement et à la prévention des risques.

«Le rôle des établissements européens dans ce projet va être d'accompagner les établissements vietnamiens et cambodgiens dans la rénovation de leur gestion universitaire. On est là pour amener des méthodologies, pour amener des outils, mais aussi pour les construire et fabriquer ensemble. L’important dans ce projet est de travailler en collaboration pour enrichir les deux communautés, asiatique et européenne», nous dit Thierry Bontems, représentant du Centre national de la Recherche Scientifique (France).

Pour atteindre les objectifs fixés, différents ateliers de formation seront organisés au Vietnam, au Cambodge, en France et en Belgique d’ici à 2023.