Depuis près de 3 mois, Pham Liêu, un pêcheur résidant dans la ville de Son Trà, un district de la ville de Danang (Centre), déclare les produits de sa pêche, à chacune de ses arrivées dans le port de Tho Quang. Cette procédure, rendue obligatoire par les autorités de Danang, à tous les pêcheurs voulant exporter vers l’Union européenne, est issue du règlement contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) de la Commission européenne. Ce règlement dispose que « seuls les produits de la pêche validés comme étant légaux par l’État du pavillon ou le pays exportateur concerné peuvent être importés dans l’Union européenne ». Pham Liêu précise :
« Le comité de gestion de la pêche du port de Tho Quang est chargé de contrôler les déclarations des pêcheurs et même la qualité de leurs captures. Ce contrôle est absolument nécessaire. Par exemple : Aujourd’hui, j’ai capturé un poisson de 50 kgs. Si cette prise est inscrite dans mon carnet de bord, je peux envisager de le vendre entre 7 et 8 millions de dongs. Dans le cas inverse, son prix ne dépassera probablement pas 3 millions de dongs ».
Pour éviter d’être pénalisé, Nguyên Hâu n’oublie jamais de se munir de son carnet de bord avant de partir en mer.
« Depuis que l’utilisation du carnet de bord est obligatoire, les pêcheurs sont plus sérieux dans leur travail ».
Photo: baogiaothong.vn
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Afin de renforcer le dispositif de lutte contre la pêche INN, la municipalité de Danang a également créé, avec la collaboration du service municipal de l’Agriculture et du Développement rural et l’appui des gardes-frontières, un centre de surveillance des pêches maritimes. Ce service ouvert 24 heures sur 24, est chargé de suivre les navires au large, de contrôler leurs déclarations d’activités avant leur départ en mer et à leur retour au port de Tho Quang et d’intervenir en cas d’infraction. Au début, explique le général Nguyên Tông Khuong, commandant des gardes-frontières de Danang, les pêcheurs rechignaient à déclarer les produits de leur pêche. Aujourd’hui, l’habitude semble prise.
« Dans des conditions climatiques normales, le capitaine de navire est tenu de rendre compte aux gardes-frontières du lieu de pêche et du volume de produits capturés au moins une fois par jour. Cet appel est très important car il nous permet de suivre le navire et de le prévenir en cas de danger ».
Au cours du premier semestre de 2018, le port de Tho Quang a enregistré les déclarations de captures d’une moyenne de 50 navires par jour. Pour s’assurer du respect de cette réglementation et sensibiliser les professionnels à la lutte contre la pêche INN, des séances de formation sur la certification de l’origine des produits de la pêche ont été dispensées à une vingtaine d’entreprises et à 400 pêcheurs locaux et des campagnes de sensibilisation ont été menées.
Fin octobre 2017, la Commission européenne avait donné un « carton jaune » au Vietnam estimant que les mesures mises en place pour lutter contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) et notamment pour assurer la traçabilité des fruits de mer exportés vers l’UE, étaient insuffisantes. De nombreuses actions ont donc été menées depuis lors par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural afin d’obtenir la levée de cet avertissement.