Plus connu sous le nom de Ta Van Giay, de
par la minorité ethnique Giay qui l’occupe, ce village vivait
traditionnellement de l’agriculture. Mais depuis que Sa Pa est devenue un site
touristique incontournable au Vietnam, les habitants de Ta Van ont changé leurs
habitudes et se sont tournés vers le tourisme, plus lucratif.
De nos jours, à Ta Van, presque toutes
les maisons sur pilotis sont ornées d’une pancarte «Homestay». Une maison traditionnelle
en bois entourée de clôtures de bambous, à deux pas d’un petit ruisseau paisible,
avec une ambiance conviviale crée un cadre agréable pour le touriste qui y
séjourne.
Il pourra aussi profiter des quelques bancs installés autour d’une
table basse où l’on peut déguster une tasse de thé, lire quelques pages ou tout
simplement se reposer au chant des rossignols.
Hang A Pao, un habitant,
explique:
«Il y a de plus en plus de homestays à
Ta Van en réponse au besoin grandissant des touristes qui veulent un
hébergement authentique. Ce type de service est mutuellement bénéfique parce
que les clients sont satisfaits et les propriétaires aussi. Ils gagnent
beaucoup plus d’argent qu’avant. Cela permet d’améliorer le niveau de vie des
habitants et l’économie locale.»
Il y a une vraie mini-ville dans le
centre du village, le quartier des homestays, avec tous les services dédiés à
cette nouvelle activité: cafés, supermarchés, magasins de proximités où l’on
peut trouver des produits de première nécessité ainsi que des produits bios locaux.
Les touristes ne sont plus contraints d’aller loin pour trouver tout cela. Chao
Co May, une vendeuse, se confie sur sa situation:
«Je vends des légumes et des bananes
bios que ma famille cultive depuis cinq ans. Les clients sont surtout des
touristes. Beaucoup de gens font comme moi. Au fur et à mesure, les marchés
comme celui-ci se multiplient. Je peux gagner quelques dizaines de milliers de
dongs tous les jours pour acheter quoi manger ou même payer des frais de
scolarité pour mes enfants.»
Ces touristes sont parfois accompagnés
par de jeunes guides locaux qui parlent couramment anglais. Giang Cô Siu, une sexagénaire
issue de l’ethnie Mông, parle de ce changement:
«Les gens de ma génération ne
connaissent que l’agriculture. Mais aujourd’hui, on peut vivre autrement grâce
à l’arrivée des touristes. Il y a d’autres services à fournir tels que guide
touristique et petits commerces. Il est trop tard pour moi pour apprendre une
langue étrangère et me lancer là-dedans mais ça ne m’empêche pas d’aimer voir
les jeunes parler avec les touristes étrangers. Ça fait plaisir!»
La verdure infinie des rizières en
terrasse qui serpentent dans les collines continue de séduire les touristes qui
arrivent de plus en plus nombreux.
Eh oui! Cela fait super plaisir de patauger
dans le grand ruisseau qui traverse le village, de chasser les soucis du
quotidien grâce à l’odeur enivrante des rizières, la musique des oiseaux et les
dernières lueurs du soleil au crépuscule.