Comme son nom l’indique, Ta Van Giay est situé dans la commune de Ta Van et peuplé par l’ethnie Giay. Pour se rendre dans ce village paisible niché au pied de la chaîne de Hoang Lien Son, dans la vallée de Muong Hoa, il faut emprunter un chemin sinueux sur une dizaine de kilomètres, en partant du bourg de Sapa. La marche n’est pas trop fatigante, et de toutes façons, on est largement récompensé de ses efforts.  

Photo: Duc Quy/VOV

Où que l’on se trouve, on peut faire une pause et photographier un coin de ciel bleu parsemé de nuages blancs, des rizières en terrasses, des maisons en bois éparpillées sur des collines… 

En arrivant au village, on est accueilli par quelques jeunes filles Giay vêtues de leur chemisier rose traditionnel. Sur les 140 familles qui résident à Ta Van Giay, une quarantaine ont décidé de se lancer dans le «homestay».

Parmi elles, la famille de Do Thi Yen. Son «homestay» baptisé «Ta Van View» offre une  vue imprenable sur la vallée. 

Thomas Nguyen et Claire Maccis, deux touristes parisiens:

«C’est un très bel endroit, encore sauvage et assez préservé. Il y a des touristes, mais pas trop de construction. Des paysages magnifiques... Le logement est excellent également. C’est une région qui fait penser à une carte postale du Vietnam Je la recommande vivement à tous les voyageurs et tous les touristes qui viennent visiter le Vietnam.»
«C’était vraiment sympa. On était dans des paysages magnifiques avec des rizières en étage et oui… c’était sympa, ce côté familial, avec les enfants qui jouaient… De voir les animaux, aussi, la poule, le chien, le chat…. C’était vraiment reposant et agréable». 

Ta Van View comporte plusieurs salles, celle du milieu étant réservée au culte des ancêtres tandis que les salles latérales et la mezzanine sont destinées aux visiteurs. Do Thi Yen, la propriétaire:
«Notre ‘homestay’ soufflera cette année ses 10 bougies. Nous avons 3 chambres pour les couples et une quinzaine de compartiments sur la mezzanine. Pour le décor, nous utilisons des produits typiques : des bottes de riz secs, des épis de maïs suspendus aux poutres, les ‘khen’ des hommes Mongs, quelques tenues de Giay, mais aussi Mong et Dao, des tissus en brocatelle utilisés comme  rideaux… Nous sommes vraiment heureux de répondre à toutes les questions des visiteurs sur notre culture»

Les visiteurs ont aussi l’occasion de découvrir la variété gastronomique locale: du riz, du maïs et des  légumes issus de la culture sur brûlis, des poissons pêchés dans l’étang, des poulets ou des canards élevés dans la basse-cour... 

Mais ce n’est pas tout! Ici, il y a aussi des échanges gastronomiques. Si les visiteurs veulent se préparer des repas, les habitants seront toujours prêts à leur   donner un coup de main.

Alors que nos deux français Claire et Thomas et deux autres russes préparent la table pour le dîner, Kaspal, un motard catalan, est en train de préparer son «plat national» :
«C’est une omelette espagnole avec pommes de terres, poivron et oignon.»
Do Thi Yen:
«Aujourd’hui, cet Espagnol nous apprend à faire de l’omelette. Il y a quelques mois, il y avait aussi une famille italienne. Ils ont cuisiné des spaghettis. J’aime beaucoup cet échange culinaire. Ça crée une ambiance familiale et chaleureuse. C’est un peu comme une famille internationale ».

Wow… Que d’odeurs savoureuses ! Sur la table, on a des nems locaux, de la salade de légumes, de la viande de poulet sauté, du poisson mijoté,… mais aussi l’omelette espagnole bien sûr, et les frites. C’est vraiment l’auberge espagnole!  
«Le dîner était super bon, et très sympa… Tout le monde parle anglais, dans ce cas-là. C’est vraiment très agréable !»
«C’était très sympa. Comme en France, on dirait des tables d’hôte. On peut discuter avec les étrangers, avec les propriétaires aussi. Moi, j’ai la chance de parler vietnamien alors je peux discuter un peu plus avec les propriétaires. Je recommande, en tout cas : c’est une expérience à faire au moins une fois» 
Avec le chœur des cigales en fond, les propriétaires et les visiteurs conversent jusqu’à minuit, autour de verres de «ruou tao meo», une liqueur de pommes à réveiller les morts… De très, très beaux souvenirs en perspective…