La coopération multilatérale…
 Photo d'illustration: VGP |
Un système alimentaire durable est un système qui assure la sécurité alimentaire et la nutrition pour tous sans pour autant fragiliser les bases économiques, sociales et environnementales, nécessaires à la sécurité alimentaire et à la nutrition des générations futures. Le concept lui-même cadre tout à fait avec les objectifs de développement durable des Nations Unies.
Pour l’instant, ces systèmes alimentaires durables restent difficiles à mettre en place. La chaîne d’approvisionnement est en effet très perturbée, aussi bien par le conflit russo-ukrainien que par le changement climatique, les épidémies ou encore l’instabilité politique qui règne dans certains pays.
Ce constat oblige la communauté internationale à miser sur davantage de coopération, d’autant que la Terre abritera 10 milliards de personnes en 2050, contre 8 milliards aujourd’hui.
Selon Stefanos Fotiou, directeur du Bureau des objectifs de développement durable de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), également directeur du Centre de coordination des systèmes alimentaires des Nations Unies, le multilatéralisme est le seul moyen de traiter efficacement les problèmes systémiques. Aucun pays ne peut à lui seul mettre en place un système alimentaire durable, a-t-il maintes fois rappelé, non sans faire observer que l’ONU restait a priori l’outil de coopération par excellence…
Les Nations Unies ont d’ailleurs déjà organisé trois conférences mondiales au cours desquelles de nombreuses initiatives ont été prises.
Pour rappel, lors de la première conférence internationale du programme «Systèmes alimentaires durables», tenue en juin 2017 en Afrique du Sud, les participants avaient décidé d’y impliquer davantage de pays d’Afrique et d’Asie. Ils avaient également insisté sur la nécesscité de passer des paroles aux actes et d’éveiller la conscience politique.
La 2e Conférence, qui a eu lieu en février 2019 au Costa Rica, a quant à elle permis de préciser les contours d’un mécanisme de coopération en prenant en compte les capacités des pays les plus vulnérables.
De la 3e Conférence, tenue sous format virtuel en décembre 2020, il ressort que le développement des systèmes alimentaires durables est primordial pour l’atteinte des objectifs de développement durable.
… l’un des grands chevaux de bataille du Vietnam
 Conférence de presse sur la 4e conférence internationale du programme «Systèmes alimentaires durables». Photo: qdnd.vn |
Que le Vietnam ait été choisi par les Nations Unies pour accueillir la 4e conférence ne doit rien au hasard. Notre pays est aujourd’hui le 2e plus grand exportateur de produits agricoles au monde. En 2022, la valeur des exportations agricoles du Vietnam a atteint 54 milliards dollars, et le secteur vise cette année au moins 55 milliards de dollars.
L’agriculture vietnamienne s’oriente vers un modèle de croissance intégré à valeurs multiples, en misant sur les hautes technologies, la diversité, la durabilité, les faibles émissions de gaz à effet de serre, l’utilisation rationnelle des ressources, la protection de l’environnement et de la biodiversité. Cette conférence permettra au Vietnam de promouvoir ses produits agroalimentaires et de soigner sa réputation de fournisseur transparent et responsable.
Il reste moins de 10 ans aux États membres des Nations Unies pour aller au bout de l’Agenda 2030 sur le développement durable, lequel vise notamment à mettre fin à la pauvreté et à la faim, à édifier un monde pacifique et prospère et à assurer l’égalité pour tous. Cette 4e conférence internationale du programme «Systèmes alimentaires durables» est une étape nécéssaire… Comme l’a si bien dit Stefano Fotiou, le coordonnateur mondial des systèmes alimentaires durables, la conférence de Hanoï sera l’occasion de passer de l’étape du «pourquoi» à l’étape du «comment faire» pour que tous les pays puissent réussir la transition de leur système alimentaire.