Un TPP sans les Etats-Unis ?

Anh Huyen
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(VOVworld) – Le président américain Donald Trump a signé lundi l’ordonnance  de retrait des Etats-Unis du Partenariat transpacifique (TPP), accord qui était censé façonner les règles du commerce du XXIe siècle.
(VOVworld) – Le président américain Donald Trump a signé lundi l’ordonnance  de retrait des Etats-Unis du Partenariat transpacifique (TPP), accord qui était censé façonner les règles du commerce du XXIe siècle.

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Photo wikipédia

Le traité de partenariat transpacifique entre les Etats-Unis et onze pays du Pacifique (Australie, Brunei, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour et Vietnam) avait été conclu en 2015 après une dizaine d’années de laborieuses discussions. Ce texte visait à créer une zone de libre-échange représentant 40% de l’économie mondiale. Pour entrer en vigueur,  ce texte devait être ratifié par les Parlements et autres Congrès des douze pays signataires.

Une promesse électorale

« Une très bonne chose pour l'ouvrier américain", a commenté le nouveau président républicain en signant l'ordonnance de retrait sur le TPP dans le Bureau ovale, au troisième jour de son mandat. Cette décision n’a étonné personne car pendant toute sa campagne présidentielle, Donald Trump n’a eu de cesse de dénoncer avec véhémence cet accord « terrible », qui « viole », selon lui, les intérêts des travailleurs américains. Mais en fait, les Etats-Unis n’ont pas attendu Donald Trump pour jouer la carte du protectionnisme. Hillary Clinton, adversaire du nouveau président avait, elle aussi, critiqué cet accord soutenu par l'administration de Barack Obama. Depuis la crise financière mondiale de 2008, l’économie américaine se rétablit lentement. La production baisse ; les Américains perdent leur travail et la faute est imputée à la mondialisation.

Quel avenir pour le TPP ?

Aux Etats-Unis et comme dans le reste du monde, la décision de Donald Trump a immédiatement fait réagir. Le premier ministre Shinzo Abe a déclaré qu'il continuerait à tenter de persuader le nouveau locataire de la Maison Blanche de l'intérêt de ce partenariat transpacifique. Plus réaliste, la Nouvelle Zélande a, déjà, parlé d’un plan B avec la participation de la Chine. Le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel a affirmé que l'industrie allemande pourrait tirer avantage des nouvelles opportunités que le virage protectionniste américain est susceptible de créer en Asie. Pour le sénateur républicain John MacCain, l’annonce de Donald Trump est une erreur sérieuse.

Pour les économistes, le retrait des Etats-Unis du TPP, l’un des piliers de la politique du "pivot" vers l'Asie mise en oeuvre par l'ancien président Barack Obama pourrait fournir de « grandes opportunités » à la Chine de devenir le leader unique des négociations de libre-échange dans la région. Pékin travaille de son côté à créer sa propre Zone de libre-échange de l’Asie-Pacifique, le RCEP ou Partenariat économique intégral régional. Il associerait les dix pays membres de l'Association des nations du Sud-Est asiatique et leurs partenaires commerciaux régionaux (Chine, Japon, Australie, Inde, République de Corée et Nouvelle-Zélande).

Autre possibilité, sans les Etats-Unis, les pays vont poursuivre l'aventure à 11. Cependant, le chef du gouvernement japonais a reconnu que « le TPP sans les États-Unis n'aurait pas de sens ».

Il est encore trop top pour parler des impacts négatifs de l’échec du TPP sur l’économie américaine ou celle mondiale. Cet échec donnera cependant, à coup sûr, un coup de fouet à la libéralisation commerciale.

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