Ces derniers jours,
les Etats-Unis et des membres de l’Union européenne ont décidé d’expulser 110
diplomates russes. Cette décision fait suite à celle du Royaume Uni de se
séparer de 23 diplomates russes en réaction à l’empoisonnement d’un ex-espion
russe, Sergueï Skripal, à Londres le 4 mars.
L’Occident suit la décision de Londres
La déclaration des Etats-Unis
sur la fermeture du Consulat russe à Seattle et l’expulsion des 60 diplomates
affectés au consulat et à la mission russe auprès de l’ONU a été une surprise; le gouvernement de Donald Trump s’étant plutôt
engagé dans un processus d’amélioration de ses relations avec Moscou.
Au lendemain de cette
décision, plusieurs pays européens et l’OTAN ont décidé d’agir à l’identique. Cette
expulsion massive est considérée comme la plus importante guerre diplomatique
entre la Russie et l’Occident depuis la Guerre froide.
Evidemment, les
autorités britanniques ont tout de suite salué ces décisions, les considérant
comme un signe fort à destination de Moscou pour lui rappeler que ces pays “ne
pardonnent pas à la Russie d’avoir bafoué le droit international”.
Le ministère russe
des Affaires étrangères a affirmé que ces pays avaient suivi “aveuglément”
Londres alors qu’aucune preuve sur l’implication de la Russie n’a été apportée.
L’expulsion des diplomates russes est une erreur, une provocation qui affecte
profondément les relations internationales, indique Moscou.
Certains pays
européens comme l’Autriche ont toutefois décidé de ne pas suivre le mouvement.
En Italie, le leader d’extrême droite Matteo Salvini qui pourrait devenir le
Premier ministre, a affirmé que cette expulsion et la reprise des sanctions
contre Moscou, loin d’aider à régler les problèmes, ne font qu’aggraver la
situation.
Apogée des désaccords
"Ensemble nous
avons envoyé le message que nous ne tolérerons plus les tentatives continues de
la Russie de bafouer le droit international et de saper nos valeurs", a
déclaré la Première ministre britannique Theresa May. Si aucune preuve n’a été
apportée quant à l’implication de la Russie dans l’empoisonnement de l’ex-espion
russe, le Royaume Uni et les pays solidaires ne donnent aucun signe de leur
volonté de coopération avec la Russie pour faire la lumière sur cette affaire.
Les pays
occidentaux veulent-ils utiliser cette affaire comme prétexte pour mener une
campagne contre la Russie?
En réalité, la
“solidarité soudaine” de l’Union européenne et des Etats-Unis à l’égard de
Londres, qui s’est manifestée juste après la réélection de Vladimir Poutine
pour un autre mandat de six ans, n’est que la manifestation ultime des désaccords
entre la Russie et l’Occident depuis une décennie. Les adversaires de la Russie
n’aiment pas la voir gagner en puissance. Autrement dit, la véritable “épine”
des relations entre la Russie et l’Occident n’est pas l’empoisonnement de Sergueï
Skripal, mais l’augmentation par Moscou des actions censées “porter atteinte”
aux intérêts de l’Occident; ces actions contribuant à rétablir la puissance de
la Russie et à affaiblir les efforts de l’Occident d’élargir ses influences.
La Russie a décidé
de prendre des mesures en représailles à ces expulsions. Avec cette affaire,
les relations Russie-Occident entrent
dans l’une des phases les plus critiques depuis 30 ans. La Russie est fin prête
à faire face à une guerre diplomatique avec l’Occident.