(VOVworld) - Plusieurs Etats ont pris ces derniers jours des mesures visant à empêcher l’expansion du terrorisme. Mais, seuls les efforts collectifs sont en mesure de le contrer.

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Les efforts : de l’international au national

« Islam et lutte contre le terrorisme », tel est le thème d'une conférence internationale dont les travaux ont débuté dimanche à La Mecque. « Le terrorisme nuit à l’image de l’Islam et des musulmans dans le monde et représente un danger pour l’ensemble de la Ouma », a lancé le nouveau roi saoudien Salman ben Abdelaziz, qui a souligné la nécessité de parvenir à l'élaboration d'une stratégie islamique collective et efficace.

Cette conférence de quatre jours réunit 700 oulémas, penseurs et universitaires de nombreux pays. Le débat porte sur les diverses racines du terrorisme dont celles liées à la méconnaissance de la charia, au sectarisme religieux, aux problèmes socio-économiques, à l'éducation et à l'enseignement, à la législation, à la faiblesse de la société civile et aux médias. 

Une semaine auparavant, un autre sommet anti-terroriste, auquel assistaient plus de 60 gouvernements et organisations, avait eu lieu à Washington, aux Etats-Unis. Le but ? Faire le point sur l’extrémisme violent et lancer des dialogues relatifs à la lutte anti-terroriste.

Plusieurs Etats ont quant à eux publié leurs plans détaillés contre le terrorisme. Quelques jours après son entrée en fonction, le nouveau secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, a promis une défaite irréversible à l’Etat islamique, le groupe extrêmiste radical qui menace l'ensemble du Proche-Orient. Il a pris part lundi à une réunion avec une vingtaine de hauts gradés, des diplomates et des responsables de services de renseignement sur la base américaine au Koweït. La discussion portait non seulement sur l'Irak et la Syrie, où les avions américains et de pays de la coalition frappent quotidiennement des cibles djihadistes, mais aussi sur la lutte au niveau régional contre l'EI.

Pour sa part, la France a engagé lundi son porte-avions Charles de Gaulle dans les opérations internationales contre l’EI. Grâce à ce déploiement, les appareils chasseurs français pourront rejoindre leurs objectifs deux fois moins loin que depuis la base émiratie utilisée par la France.

Entretemps, l'armée irakienne et les combattants kurdes, forts de 20.000 hommes, se prépareraient à reprendre Mossoul, la deuxième ville irakienne, tenue par les djihadistes de l'État islamique. L’opération d’un mois doit débuter en avril.

De son côté, le Premier ministre britannique David Cameron a estimé que les réseaux sociaux sur internet doivent agir davantage contre le recrutement djihadiste, après le récent départ de trois adolescentes britanniques, apparemment vers la Syrie.

Le gouvernement belge a, lui, présenté un plan de douze mesures contre le terrorisme et le djihadisme. De 350 à 380 noms figurent actuellement sur les listes de potentiels combattants djihadistes qu'utilisent les services de police et de renseignement belges, et pourraient figurer sur la base de données dynamique que le ministre de l'Intérieur Jan Jambon souhaite créer.

Les menaces permanentes, l’absence d’une coordination cohérente

En dépit des efforts susmentionnés, l’inquiétude règne un peu partout. En Belgique, le SPF Intérieur décide d’à nouveau maintenir le niveau 3 de la menace jusqu’au 9 mars 2015. Le Premier ministre français Manuel Valls s’est de son côté inquiété de la montée du terrorisme en Libye, qui est selon lui une « menace directe » pour l’Europe. De l’avis des experts,  il reste très peu de temps pour empêcher l’élargissement des troupes radicales dans ce pays nord-africain.

L’absence d’un consensus entre les nations constitue aussi un obstacle majeur à la lutte contre le terrorisme. Le ministre irakien de la Défense, Khaled al-Obeidi a critiqué le Pentagone pour avoir publié les durées de l’opération militaire pour regagner Mossoul, celles qui seraient confidentielles. M. Obeidi a souligné l’enjeu de cette campagne visant une ville très peuplée, qui nécessite une forte exactitude et une grande prudence.

Personne n’ignore les derniers succès importants de la lutte anti-terroriste. Néanmoins, les efforts unilatéraux sont voués à l’échec si l’on ne peut pas adopter des positions communes, une coordination plus cohérente et harmonieuse, non seulement sur le plan militaire, mais couvrant tous les aspects.