(VOVworld) - Depuis les attaques terroristes survenues la semaine dernière, la France, l’Europe et le monde entier vivent dans la terreur. Cette tragédie a rapproché les pays européens dans la lutte contre le terrorisme, mais de nouvelles questions se posent. Les services de sécurité européens croient que ce n’est que le début.
Après les manifestations de soutien aux Français, plusieurs pays européens ont resserré leurs mesures de sécurité, mettant en place des plans d’urgence en prévision d’attaques similaires.
Une vigilance généralisée en Europe
Les attentats à Paris ont mis en lumière de nombreuses défaillances dans la garantie de la sécurité en France en particulier et en Europe en général. La solidarité et la coopération exprimées par les pays européens à l’égard de la France ces derniers jours montrent que leurs dirigeants sont désormais conscients que des événements de même nature peuvent survenir dans leurs propres pays.
En Grande-Bretagne, le Premier ministre David Cameron a demandé aux forces sécurité de se tenir prêtes à l’éventualité d’actes terroristes qui se produiraient dans différents endroits plusieurs jours d’affilée. Il a pressé la police et l’armée de collaborer étroitement, en s’engageant à donner aux services de renseignements davantage de pouvoir pour surveiller les terroristes potentiels.
En France, le Premier ministre Manuel Valls a affirmé que le plan Vigipirate continuerait d’être appliqué au plus haut niveau. La France va mobiliser d’importants dispositifs pour protéger les sièges des journaux, les organisations et établissements publics, les synagogues, les mosquées et les écoles religieuses qui pourraient être des cibles des terroristes.
La chancelière allemande Angela Merkel a, de son côté, appelé les services de renseignements internationaux à intensifier leurs échanges d’informations. Elle a estimé que le système de sécurité allemand devait être modifié et qu’il était nécessaire d’y consacrer un budget plus important, de même que pour la police fédérale. Le ministère allemand de la Justice devrait soumettre ce mois-ci au gouvernement un nouveau projet de loi prévoyant des mesures draconiennes contre le soutien et le financement des organisations terroristes, ainsi que pour contrarier les déplacements des musulmans vers les zones en conflit.
L’Italie a également augmenté son niveau d’alerte terroriste. Le Premier ministre Matteo Renzi a proposé de créer un office de renseignements commun à l’Union européenne. D’après lui, la solidarité européenne doit se traduire, non seulement par une monnaie unique, mais aussi par une diplomatie concertée.
Les défis
Il est indéniable que les attentats meutriers en France ont conduit l’Europe à adopter des plans d’actions fermes contre le terrorisme. Néanmoins, la guerre anti-terroriste ne peut se limiter à une campagne sécuritaire et n’est certainement pas l’affaire d’un seul pays. Europol a donné un chiffre inquiétant : 5000 ressortissants de l’Union européenne ont rejoint les rangs des jihadistes. Ce sont essentiellement des jeunes qui pourraient vraisemblablement retourner en Europe pour mener des attaques similaires à celles qui ont meurtri Paris la semaine dernière.
Il est impossible d’empêcher les attentats, a reconnu le coordinateur de la politique antiterroriste de l’UE, Gilles de Kerchove. D’après lui, la prison n’est pas la réponse adéquate aux jihadistes de retour de Syrie ou d’Irak, puisqu’elle est souvent comparée à une pépinière géante pour l’extrémisme.
L’Europe se doit plus que jamais d’être vigilante puisque désormais les extrémistes ont aussi choisi d’agir seuls. La lutte anti-terroriste nécessite maintenant une approche plus fine et plus complète. Mais il s’agit aussi de respecter le droit d’autodétermination des nations arabes, d’aider les pays du Moyen-Orient à développer leur économie, à réduire la pauvreté, à créer des emplois pour les jeunes pour limiter les recrutements par les groupes terroristes.
Manifestement, l’Europe est un objectif privilégié des terroristes. La guerre contre le terrorisme va certainement durer. Une coopération européenne intégrale et profonde est plus que jamais indispensable.