Le Moyen-Orient au bord d'une guerre totale

Quang Dung
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(VOVWORLD) - Le Moyen-Orient est à la veille d'un conflit majeur, alors que les tensions entre Israël et le Hezbollah au Liban s'intensifient. Malgré les efforts diplomatiques internationaux, l'affrontement entre les deux parties atteint un point critique, menaçant de plonger la région dans une guerre généralisée. Dans la nuit du 1er octobre, l'Iran a tiré des missiles hypersoniques sur Israël pour la première fois, aggravant le risque d’escalade.
Le Moyen-Orient au bord d'une guerre totale - ảnh 1Des chars israéliens déployés à la frontière dans le cadre de l'offensive terrestre lancée par Israël dans le sud du Liban, le 1er octobre. Photo: Reuters

Le même jour, l’armée israélienne (IDF) a annoncé l’ouverture des opérations terrestres limitées dans le sud du Liban, visant à détruire les infrastructures militaires du Hezbollah. Ce geste marque une nouvelle étape dans le conflit.

Une escalade difficile à contrôler

Ces opérations interviennent après plusieurs jours de frappes aériennes israéliennes sur des cibles au Liban, y compris dans la capitale, Beyrouth. Ces attaques ont détruit des infrastructures du Hezbollah et tué plusieurs dirigeants de l'organisation, y compris son leader, Hassan Nasrallah, abattu le 27 septembre. Selon l'armée israélienne, ces actions visent à éviter la répétition des événements tragiques du 7 octobre 2023. 

"Nous ne laisserons jamais un événement comme celui du 7 octobre dernier se reproduire à nos frontières. Nous ferons tout pour que les familles israéliennes puissent rentrer chez elles en paix et en sécurité.", a déclaré Daniel Hagari, son porte-parole.

Bien que l’armée israélienne qualifie ses opérations de "limitées", les experts redoutent une escalade. Paul Moorcraft, directeur du Centre d'analyse de politique étrangère à Londres, estime que le Hezbollah, avec ses capacités militaires avancées et son réseau structuré, constitue un adversaire bien plus redoutable que le Hamas. Il souligne que si l'Iran, allié clé du Hezbollah, s’implique davantage, le conflit pourrait dépasser les frontières libanaises.

"Cette situation pourrait déclencher un conflit majeur au Moyen-Orient. Une troisième Intifada pourrait éclater en Cisjordanie, des conflits s'étendre ailleurs, comme entre l'Arabie saoudite et les Houthis au Yémen. La Syrie pourrait envoyer à nouveau ses troupes sur le plateau du Golan. Cela pourrait se transformer en un conflit de très grande envergure", a averti Paul Moorcraft.

La nuit du 1er octobre a marqué un tournant avec le lancement par l'Iran de près de 200 missiles balistiques sur Israël, y compris des missiles hypersoniques de dernière génération. Cette attaque, en réponse aux récents assassinats de dirigeants du Hamas et du Hezbollah, représente une escalade sans précédent depuis le mois d'avril, poussant Israël à envisager une riposte sévère, ce qui augmente les craintes d’une guerre régionale.

Le Liban au bord d'une crise sans précédent

En plus de la menace d'une guerre totale, le Liban est plongé dans une crise profonde.

Au cours de la dernière semaine, l'armée israélienne a intensifié ses frappes contre les infrastructures du Hezbollah, faisant du 23 septembre la journée la plus meurtrière au Liban depuis plus de 30 ans, avec 492 morts et plus de 1.600 blessés. Depuis octobre dernier, alors que les tensions entre le Hezbollah et Israël se sont exacerbées à la suite du conflit dans la bande de Gaza, plus de 1.600 civils libanais ont été tués, dont plus de 100 enfants.

Par ailleurs, selon Nasser Yassin, ministre chargé de la coordination du Comité national de gestion des catastrophes et des crises, plus d'un million de Libanais ont été contraints de quitter leur domicile depuis que l'armée israélienne a intensifié ses attaques au Liban au cours des deux dernières semaines.

Le pays, déjà confronté à une crise politique et économique profonde depuis plusieurs années, a vu sa situation empirer après l'explosion du port de Beyrouth en 2021, le plaçant dans une situation extrêmement délicate.

"Le Liban traverse une crise qui menace la survie du pays. L'avenir du peuple libanais et la prospérité de la nation sont gravement menacés. Il est impératif que la communauté internationale intervienne rapidement, avant que la situation ne devienne ingérable et que l'effet domino entraîne une crise incontrôlable.", a tiré Abdallah Bouhabib, ministre libanais des Affaires étrangères dans son discours à l'Assemblée générale des Nations Unies la semaine dernière, la sonnette d'alarme.

Le Moyen-Orient au bord d'une guerre totale - ảnh 2Abdallah Bouhabib, ministre libanais des Affaires étrangères. Photo: Getty Images/TTXVN

Dans un rapport sur la situation au Liban publié la semaine dernière, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) ont exprimé leur inquiétude face à la surcharge des infrastructures médicales et humanitaires, incapables de répondre aux besoins croissants. De son côté, Jean-Pierre Lacroix, sous-secrétaire général des Nations Unies chargé des opérations de maintien de la paix, a annoncé que la mission de l'ONU au Liban (FINUL) est de plus en plus paralysée par les violences dans le sud du pays, rendant difficile la protection des civils.

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