Liban: la communauté internationale se mobilise

Quang Dũng
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(VOVWORLD) - Théâtre des pires affrontements depuis 20 ans entre Israël et le Hezbollah, le Liban est aujourd’hui au bord de la guerre totale. La communauté internationale cherche par tous les moyens à éviter la catastrophe…   

Une escalade générale…

Le conflit entre Israël et le Hezbollah, grand allié du Hamas, est monté d’un cran le 17 septembre dernier. Ce jour-là, le territoire libanais a été le théâtre d’une série d’explosions d’appareils de communication, en l’occurrence des téléavertisseurs et des talkies-walkies, qui sont fréquemment utilisés aussi bien par des civils que par des membres du Hezbollah. Ces explosions ont coûté la vie à une quarantaine de personnes et en ont blessé plus de 3.000 autres.

Même si l’implication d’Israël dans ces attaques reste à démontrer, le fait est que c’est le Hezbollah, soit l’ennemi juré de l’État hébreu, qui était visé... L’armée israélienne a d’ailleurs aussitôt ouvert une campagne de frappes aériennes visant plus de 1.600 cibles différentes au Liban, notamment dans le sud du pays, et dans la capitale, Beyrouth. Tsahal - ainsi désigne-t-on parfois l’armée israélienne - affirme avoir détruit de nombreuses infrastructures militaires et abattu au moins trois hauts dirigeants du Hezbollah.

Mais ces frappes ont surtout causé la mort de près de 700 civils, ce qui représente le plus lourd bilan quotidien qu’ait connu le Liban depuis la guerre civile. En riposte, le Hezbollah a tiré des centaines de roquettes, de drones et de missiles balistiques vers le territoire israélien. Le 25 septembre dernier, un missile balistique du Hezbollah a ainsi atteint Tel Aviv…

Cette escalade rapide laisse présager une guerre totale. Selon Khaldoun Barghouti, qui est un spécialiste des questions israéliennes, ce sont les autorités israéliennes elles-mêmes qui l’auraient orchestrée…   

«Cette escalade à la frontière libanaise laisse de nombreux Israéliens, y compris les familles des otages, croire que les négociations avec le Hamas sont au point mort. Leur attention se porte désormais sur le nouveau front», note-t-il.

Andreas Krieg, qui est un spécialiste des questions de sécurité, estime quant à lui qu’Israël cherche à repousser le Hezbollah loin de sa frontière septentrionale.    

«C’est une opération au coût élevé qui ne peut aboutir au mieux qu’à  quelques réussites militaires. Si on raisonne en termes d’objectifs stratégiques, par contre, il n’y a pas grand-chose à en attendre: le Hezbollah ne sera pas délogé du Liban et il ne sera pas éliminé», affirme-t-il.

… qui ne laisse que très peu de place à la diplomatie

Face au spectre d’une guerre totale susceptible de plonger le Moyen-Orient dans le chaos, la communauté internationale s’active. Nombreux sont les grands dirigeants de ce monde qui ont profité de leur passage à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies pour mettre en garde contre un conflit généralisé, susceptible d’embraser d’autres pays de la région. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a une nouvelle fois tiré la sonnette d’alarme... 

«Nous lançons un appel explicite à toutes les parties: Arrêtez les tueries et les destructions, cessez les menaces et éloignez-vous de la bordure du précipice!   Nous devons à tout prix éviter une guerre totale qui serait une catastrophe générale», a-t-il imploré.

L’action diplomatique la plus notable jusqu’à ce jour est la proposition franco-américaine du 25 septembre, qui appelle à un cessez-le-feu de 21 jours, pour donner une chance à des négociations. Bien que plébiscitée par de nombreux pays, cette proposition n’a été acceptée ni par Israël ni par le Hezbollah... Le 26 septembre, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que son armée poursuivrait ses attaques contre le Hezbollah, lequel n’a pas réagi à la proposition franco-américaine. À en croire Andreas Krieg, c’est Gaza qui est le nœud gordien de la crise israélo-libanaise. D’après lui, le Hezbollah n’acceptera aucune offre de négociation ou de dialogue tant que le conflit à Gaza se poursuivra et que le gouvernement Netanyahu refusera tout compromis dans ce territoire palestinien occupé...

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